VEF Blog

Titre du blog : le délire du tourneur
Auteur : crayonmagiques
Date de création : 01-02-2010
 
posté le 14-03-2010 à 01:21:27

Carnet de voyage

Carnet de voyage Février/Mars 2010

destination inconnue

(afin de vous faire voyager je ne dévoilerai la destination qu'à votre demande)

( Lorsque je dis: destination inconnue, c’est que cette région du monde nous est totalement inconnue.)

 

 

7h45

C’est sous un ciel gris où le vent souffle en tempête que nous prenons la route. L’itinéraire n’est pas compliqué, enfin presque. La seule difficulté fut de programmer le GPS.

Ensuite, il n’y a plus qu’a se laisser guider. Et c’est ce que nous fîmes. Kilomètres après kilomètres, dans le ronronnement feutré du moteur nous avalons le long ruban s’asphalte qui se déroule devant nous.

 

Comme si la région nous voyait partir à regrets le ciel y alla de ses larmes. Dans les bourrasques de vent mêlées aux trombes d’eaux, réduisant la vitesse, nous progressons. Près de deux heures plus tard, au passage de la Rance, comme un vieux torchons usés, le ciel nous laissa entre-apercevoir quelques coins d’azur.

 

 

 La tempête tant annoncée avait l’air d’être partie sévir en d’autres lieux. Enfin le ciel ne laissa derrière lui que de fines traînées blanchâtres. Le soleil, malgré la saison, réchauffait l’habitacle du véhicule. Ayant pris la place du passager, bercé par le ronronnement du moteur et les cahots de la route mise à rude épreuve par les dernières intempéries, je finis pas m’assoupir. Lorsque je rouvris les yeux le paysage avait changé. Les forêts de chênes avaient disparu pour laisser la place à un paysage différent. De la route qui longeait maintenant la côte nous pouvions apercevoir la mer en contre bas.

 

Arrivés enfin à destination première galère: outre les travaux dans le bourg nous arrivâmes la jour du marché. Magnifique, pour trouver la location avec un G.P.S; qui semblait avoir perdu la tête. Faut dire aussi pour sa défense qu’il n’est pas programmé pour reconnaître les sens interdits. Après avoir louvoyé parmi le dédale des ruelles nous touchons enfin au terme de notre voyage. La maison que nous avons loué n’est pas de la dernière jeunesse mais, malgré son âge sait rester coquette.

Cette ancienne maison de pêcheur a plus de deux siècles, tout l’intérieur est fait de bois dont les planches disjointes laissent filtrer la lumière d’une pièce à l’autre. Cependant si la région est agréable le temps n’est pas de la fête. Oh bien sur si le premier jour fut ensoleillés la suite en fut tout autre. Bien vite le ciel se couvrit et de gros nuages noirs montèrent de l’horizon. Peu après d’énormes gouttes s’écrasèrent sur le sol formant de petits cratères. Au soir du second jour le vent souffla en tempête et durant la nuit la météo se dégrada. Le coefficient de marée et la tempête conjugués donnèrent de néfastes résultats. Selon les dires de certains témoins la tempête fut effroyable. L’on déplora sur toute la côte une quarantaine de décès. En ce qui nous concerne vers deux heures du matin nous fûmes réveillés par un vacarme assourdissant, un peu comme si toute la maison s’écroulait, en fait ce ne fut qu’une partie qui s’écroula. Si la cheminée avait défié les siècles elle ne put résister aux assauts répétés du vent et elle s’écroula dans le conduit. Par bonheur les dégats ne furent que matériel et pour se préserver des courants d’air et garder un peu de chaleur nous dûmes aveugler comme nous pûmes la cheminée.

 

 Il n’est pas certain que notre bricolage de fortune tienne le temps de notre séjour. A partir de demain c’est le début des grandes marées et comme le temps à l’air de se remettre à la clémence nous tenterons d’en profiter. S’il est vrai qu’aujourd’hui ce fut la grande marée la pêche à pieds fut une autre paire de manches. À pour sûr la marée fut grande mais pour se rendre sur les zone de pêche sacré balade. Si hier il n’y avait sur le parking que deux véhicules aujourd’hui l’on en comptait pas moins de deux cents et l’on se serait cru à l’heure d’embauche d’une grande usine. Chacun et chacune armé et botté comme il se doit pressait le pas en direction des zones de pêche, convaincu de faire les plus belles prises. Le comique de l’histoire est que deux heures plus tard le cortège de "travailleurs" refit le trajet en sens inverse avec chacun le produit de sa pêche.

À mon retour de cette sortie une question me vînt à l’esprit: se protéger contre la pluie pour ne pas être mouillé c’est normal mais être trempé alors qu’il ne pleut pas c’est un comble d’où la question: comment se vêtir dans ce cas. En ce qui me concerne je rentrais plus que trempé mais satisfait d’avoir fait, à l’instar de bien d’autres, une pêche respectable.

Ce soir j’ai l’impression que les vents vont sévir à nouveau. Je n’ai qu’à jeter un regard sur la toile qui aveugle la cheminée pour savoir que les vents se lèvent. J’espère que nous n’aurons pas à déplorer une nouvelle montée des eaux. Faut reconnaître que jusqu’à présent, en comparaison à d’autres régions de la côte, nous sommes privilégiés. Sans paraître quelque peu égoïste espérons que cela va durer. Pour ce soir je ne ferais aucun pronostic. Nous verrons demain comment aura été la nuit. Si le lendemain matin le soleil brillait de mille feux une surprise de taille nous attendait. Le cours d’eau qui traverse le village étant, par endroit, sortit de son lit inondait une partie des habitations.

 

Maintenant je comprend mieux et je réalise ce que les gens d’autres régions bien plus touchées ont pu ressentir. Être réveillé en pleine nuit par une vague d’eau d’une puissance inouïe doit être une chose terrible.

 

 Par chance la montée des eaux s’est arrêtait pas très loin de notre résidence.

C’eut été complet si après avoir vu la mitre de la cheminée s’écrouler, par la violence des vents, dans le conduit de la cheminée nous dûmes affronter les inondations. Comme nous l’a fait remarquer un représentant du maire: si l’on arrête le feu, devant l’eau l’on reste impuissant.

 

 C’est dans le courant de l’après midi que nous apprîmes que la montée des eaux était dû à l’ouverture, en amont, de plusieurs retenues d’eaux. Ainsi le coefficient de la marée étant très important ajouté à la poussée des vents ont fait que le cours d’eau, déjà saturé, a débordé.

Faute de pouvoir se déplacer je contemplais la côte depuis la lucarne du grenier. Le spectacle me déconcerta quelque peu. À l’aide de puissantes jumelles je puis voir que le nombre de personnes fouillant les rochers était incroyable. Incroyable de par la foule qui suivait la marée et insouciant, un peu comme ce qui venait d’arriver dans leur région, durant un instant, ne les concernait plus. Tous ces gens avaient l’air d’être en d’autres lieux.

De jour en jour notre séjour voit sa fin approchait et à mon avis c’est pas plus mal.

Après une longue nuit d’un sommeil réparateur et malgré le soleil qui avait refait son apparition je m’aperçus, en ouvrant les volets qu’une fine couche de givre recouvrait ma voiture. Durant la nuit la température avait dû chuter d’une bonne dizaine de degrés. Décidément rien ne nous aura été épargné: la pluie tomant à seau, le vent soufflant en tempête, la marée plus haute que d’ordinaire, le cours d’eau débordant et voila que maintenant le froids revenait à grands pas. De plus le vent s’étant remis a souffler il ne faisait pas vraiment un temps a mettre son nez dehors Néanmoins je sortis, histoire de faire quelques photos afin d’étoffer mon carnet de voyage.

 

 

 Il y a une chose qui m’a un peu chagriné: arrivé sur la grève mon attention fut attirée par le ronronnement d’un gros moteur. Un tracteur sans doute, pensais-je. Mais une poignée de minutes plus tard apparut un bien curieux engin: un de ceux que dans nos contrées l’on n’a pas l’habitude d’apercevoir. Un bateau, oui je sais au bord de la mer la présence d’un bateau n’a rien de surprenant, mais celui-ci avait les caractéristiques outre d’être à fond plat, de posséder des roues. Roulant sur le sable il se dirigea à allure non négligeable en direction des parc à moules. Le temps de sortir mon appareil photo de sa housse et de le préparer cet engin avait disparu de mon champ de vision comme avalé par le décors. Seules, sur le sables, subsistaient les traces de son passage.

 M’étant alors rapproché des parc à moules je ne pus retrouver les traces de cet engin qui devait, à n’en point douter, être maintenant, en train de voguer au loin par delà les parcs.

 

C’est bien dommage car je suis sûr que les photos auraient été très intéressantes. Enfin l’on ne peut pas gagner à tout les coups et c’est peut être tant mieux, sans quoi la vie serait bien monotone. Aujourd’hui, la veille de notre retour, la découverte de l’arrière pays s’imposait et nous ne fûmes pas déçu. En effet la Bretagne, tout comme la Normandie, colombages et pierres de tailles sont les matériaux les plus utilisés principalement dans la construction des maisons anciennes dont certaines dépassent allégrement les deux cents ans si ce n’est pas trois cent.

 

 

Faut dire que les bâtisseurs de l’époque avaient du savoir faire. Notons en passant qu’ils ne disposaient des techniques utilisées de nos jours. Et pourtant, jugez plutôt:

 

 Aujourd’hui j’en arrive à me demander comment certaines constructions tiennent encore debout. En regardant bien l’on aperçoit les prises du temps. Un peu plus loin c’est toute la bâtisse qui semble se barrer en sucette, pour ne pas dire autre chose, (pour les curieux ça rime avec quenouille ou grenouille, je sais que cela ne rime à rien mais le dire, enfin l’écrire, ça me fait gagner une ligne ou deux. Ce qui n’est pas négligeable, surtout aux yeux de mon éditeur. Une dernière chose à son propos, surtout n’allez pas lui répéter, j’imagine d’ici sa réaction en constatant qu’il n’a pas été le premier à lire ce récit. Toujours entre nous, il gratte suffisamment de blé sur mon dos et pourtant j’ai les dents plus longues que lui. La preuve: j’ai dû retirer le parquet de la maison, il était trop rayé. Je peux vous le confier j’ai subis sa colère lorsqu’il a su que j’avais fait paraître "ma nuit de nauce" et "la vipère du rail" sans qu’il en soit informé. Ainsi va la vie.) Pour l’heure revenons à notre visite du vieux bourg, si vous le voulez bien.

 

 Au temps jadis les anciens n’hésitaient pas a sculpter sur les poutres extérieures des bâtiments des statues et moulures de toutes sortes. Malgré le temps la finesse des pièces est toujours visible.

Demain nous reprendrons le chemin du retour, les bagages replis de photos et de souvenirs plein la tête même si certains ne se sont pas avérés être ceux espérés.

Un dernier regard sur la mer (faute d'y voir la fille).

J'ose espéré que déçu vous ne l'êtes pas trop.

 

 

 

 

Commentaires

margot53 le 20-03-2010 à 11:23:57
coucou mon JP joliment bien raconté ton carnet de voyage

bravo tu est un poète je t'embrasse ainsi que ma gigi