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Titre du blog : le délire du tourneur
Auteur : crayonmagiques
Date de création : 01-02-2010
 
posté le 24-06-2010 à 01:58:00

L'homme de la nuit

 Chat pitre

  premier (Miaou)

                         L'homme de la nuit


Ecoutes le vent dans les arbres, dans la haute futaie. Tu crois que c'est le vent, mais non. Vas vérifier si toutes tes portes et fenêtres sont bien closes. N'entends-tu pas ce souffle rauque que tu crois être le vent. De ses yeux de braises, injectés de sang, il m'est d'avis qu'il est là, l'homme de la nuit, a te guetter dans l'ombre. Surtout ne signales pas ta présence, n'allumes plus de lumière, écoutes seulement le souffle de sa présence. Méfies-toi! Ses intentions sont sûrement malsaines. N'entends-tu pas, il tente de forcer la porte de ta maison. A cette heure où toute la campagne est endormie, il est là, là, dans son élément. Il ne craint pas la nuit, la nuit est son domaine.

Au loin le hululement d'une invisible chouette rend l'instant plus angoissant encore et là, derrière la porte, ce grattement qui n'en finit pas, t'obsède. C'est un peut comme si la lame d'un couteau, de son couteau, tentait d'en venir à bout.
Tout ton être est maintenant parcouru d'un long frison, malgré  la douceur de ton foyer, toute mouillée de sueur, tu grelottes. Peu  à peu tu sent la peur te gagner.
     Au clocher du village voisin deux heures  vient de sonner. La peur qui, peu à peu, te gagne, cette peur qui t'envahit jusqu'au plus profond de ton âme, cette peur que tu voudrais éloigner, elle est là, bien réelle. Un crac!!! vient de trouer le silence de la nuit, ce silence qui t'oppresse, la porte vient-elle de céder? Non! rassures-toi, il n'en est rien, c'est seulement une branche du grand arbre qui vient de se rompre sous le poids du givre. 

Bien qu'il n'en soit rien, c'est avec un certain mal que tu réussis, enfin, à trouver le sommeil. Un sommeil par vraiment réparateur, entrecoupé de cauchemar sans queue ni tête. Des cauchemars à dormir debout, si je puis ainsi dire. Lentement, trop lentement à ton goût peut être, les secondes puis les minutes, telles les grains de sables dans le sablier du grand timonier, inexorablement le temps s'écoule.
Dans le lointain, de place en place, te parvient le son sec des clochers voisins qui, inlassablement, se font entendre pour bien te rappeler que tu ne dors toujours pas. Au bord de la crise de nerf ta résistance finit par capituler.
Au matin, croyant alors avoir rêvé, tu mis le nez au dehors et quelle ne fut pas ta stupéfaction en apercevant, dans  la neige tombée la veille, des traces de pas encore bien distinctes. Ton sang se glaça dans tes veines (normal par ce temps là), mais l'heure n'étant pas à la plaisanterie, reculant d'un pas puis deux tu regagnas ton refuge. De derrière tes rideaux tu scrutais en vain les alentours. Non, tu n'avais pas rêvé.

 

 

 

 

 

 

Chat pitre
second ou deuxième, va savoir


Afin de ne pas céder à l'angoisse que tu sentais monter en toi, te disant que tu devais en parler à quelqu'un tu te décidais de téléphoner à la gendarmerie.
Le gendarme, Etienne, qui te répondit, ne semblait pas d'humeur à écouter ce, qui selon lui, n'était que balivernes ou peut être les restes d'un verre ou d'une bouteille de vodka.
Voulant te faire entendre tu haussas quelques peu le ton allant même jusqu'à le menacer d'en référer à ses supérieurs. Le dénommé Etienne consentît, tout de même, à entendre ton récit. Faut dire qu'il eut la politesse de ne pas t'interrompre une seule fois. Il m'est d'avis que l'énergumène devait avoir posé le combiné sur le coin de son bureau et finissait tranquillement son petit café du matin. Et toi, bonne pomme, tu y allas (oui, je sais, est grand) de ton récit sans oublier un seul détail. Enfin lors qu'il daigna reprendre la conversation, te coupant la parole, il en conclut tout net:
-Ecoutez chère madame, je crois que pour l'heure il vous serait préférable de passer nous voir pour nous consigner tout cela par écrit et nous verrons qu'elle sera la suite que nous jugerons utile d'y donner.
Il est clair qu'il n'en avait pas entendu le moindre mot.
T'énervant davantage tu crus bon d'ajouter:
-L'on voit bien que vous prenez cette histoire par dessus la jambe, pour ne pas dire la cuisse. Mais enfin monsieur le gendarme (là, j'ai mis monsieur le gendarme parce que ça fait très poli et qu'à moi cela me fait gagner une bonne ligne, voire même deux) donc tu disais, monsieur le gendarme qu'est-ce que je fais si cela se reproduit cette nuit. Si vous ne faites rien je suis capable de décrocher le fusil.
-Le fusil! sursaut-a-t-il, mais madame vous n'y pensez pas. c'est que vous pourriez blesser ou même tuer quelqu'un. Voyons madame, restez chez vous et je vous promets que, dans la journée, je vais envoyer une patrouille afin de voir plus clair dans tout cela. Allez, rassurez vous madame, ce n'est peut être qu'une plaisanterie de mauvais goût.
Sans autre forme de procès, après avoir, néanmoins, prit tes coordonnées, il raccrocha...... et toi après un instant de réflexion, aussi.
(note de l'auteur, c'est à dire moi, moi je le sais bien que tout ce que tu racontes c'est la vérité et bien qu'elle soit ailleurs, regardes donc la photo. l'homme de la nuit n'en n'est peut être pas un, mais......................... et si c'était un extraterrestre?)

Donc à la pensée qu'il pouvait être question d'un extraterrestre tu te mis, en regardant autour de toi, à frissonner. Et si c'était vraiment  là la question:
-Allez, te dis-tu, ma fille, nous ne sommes pas au moyen âge, que diable! A vrai dire je ne vois pas bien ce qu'il pourrait faire là-dedans. Malgré tout et presque sans t'en rendre  compte tu refis le numéro de la gendarmerie.
-Hallllo!!! gennddarrrmmeeerrrieee natttttiiiooonnnaaalllee!!!!!!! jjjj'ééééccccooouuuuttte. Quuuueeee ddddééééssssiiiirrrreeez vvvvooooouuuusss!!!!!
Hé ben mon cochon, celui là c'est sûr l'on ne le verra pas sur le podium aux jeux olympiques. Il n'est pas prêt de  s'énerver, le gars.
-Oui, bonjour, je voudrez m'entretenir avec Etienne, siouplait
-Ccccc'eeeeesssstttt ààààà quuueeellll suuujjeeetttt s'''iiilll vvvvooouuussss plllaaaiiiittttt? Ettttièènnnnee!!!
Eh bien! avec un mec pareil, c'est moi qui vous le dit, je crois que l'on n'est pas coucher.
-Oui c'est ça, j'ai bien dit "ETIENNE" !!!! Et vous pourriez vous dépêcher un peu!!!! Voilà donc où passent nos impôts:
-COOOOMMMMEEENNT VOOOUUUUSS DIIIITTTTEEESSSS maaaadddaaammmeee?????
Puis rassemblant tes souvenirs tu te souvînt d'avoir vu qu'à la fête de la gendarmerie, que le commandant Rivière avait dansé presque toute la nuit, avec une blondasse, sous le regard courroucé de son épouse qui ne pouvait danser rapport à sa jambe dans le plâtre.
-Dites moi chez monsieur le gendarme! A votre bal annuel c'est bien votre commandant qui fit tournoyer une blondasse pendant presque toute la nuit.
-Heeeuuuu!!!!! Coooommmmeeennnt doooonnnnccc siii jeee m'enn souuuvviieeennns?  Maaaaiiiss vooooouuussss yyyy étttttiiiieeezzzz vooouuuusss auuuussssiiiiii!!!!!!
-Et qui vous dis que la blondasse, comme vous l'appellez, ce n'était pas moi. Alors passez moi votre collègue!
-Biiiieeennn maaadddaammmee,  jeee vooouuusss paasssee mooonnn cooolllèèègguue.
(Hé bien, pensas-tu, en voilà un qui n'est pas prêt de faire un infarctus. Au train où vont les choses si l'enquête lui est confié l'on n'est pas sorti de l'auberge.)
C'est donc la voix, mal assurée, celle du gendarme Etienne qui te tiras de tes pensées:
-Heu, allô! j'écoute!
-Gendarme Etienne?
-Oui madame, que puis-je faire pour vous?
-Je vous ai appelé il y a quelques minutes afin de vous faire part de mes craintes. Vous n'allez pas me faire croire que vous avez déjà oublié mon appel. Je croyais que chaque appel devait être consigné sur un registre. Donc, si je ne m'abuse, vous n'avez pas écouté le moindre mot de ce que je vous ai dit. C'est pour le moins insensé, ne trouvez-vous pas gendarme Etienne?
-Heu!!, parvint-il à bafouiller.
-Inutile de chercher d'excuses mais de grâce, cette fois-ci écoutez-moi .

Après avoir raconter, pour la seconde fois, tes craintes nocturnes, tu crus bon d'ajouter:
-Gendarme, je ne vous ai pas tout dit. Je suis sûre que vous allez me prendre pour une folle mais ce que je vais vous confier me paraît invraisemblable mais c'est comme si des ondes mentales voulaient me faire savoir que mon étrange visiteur n'était autre qu'un extraterrestre. Et je peux vous assurer que ce que je ressent est plus une certitude qu'un pressentiment: il s'agît d'un petit homme vert. Oh je vois d'ici votre réaction et j'avoue que je ne peux pas vraiment vous blâmer. Mais, maintenant, au moins vous avez écouté ce que j'avais à vous dire.
Au bout de quelques instants de silence, instants qui te parurent une éternité, la voix d'Etienne retentit dans l'écouteur.
-Madame, je comprend vos craintes. Mais delà a y voir des extraterrestres je pense que vous fabulez quelques peu. Quoiqu'il en soit chère madame, restez chez vous bien cloîtrée. De toutes façon, avec un temps pareil, vous êtes sûrement plus en sécurité chez vous au coin du feu. Je vais vous donner mes coordonnées personnelles et si quelque chose de nouveau venait à se produire n'hésitez a m'appeler. Je sais, même si votre récit paraît rocambolesque,  il y a certain éléments qui ne sont pas a négliger aussi, petit homme vert ou pas n'oubliez pas cela: j'aurai toujours une oreille à votre écoute. je vous souhaite une bonne journée et n'oubliez pas ce que je vous ai dit. Je serais toujours à votre écoute.
La dessus Etienne raccrocha.

 

     Chat pitre
deuxiè.... heu..... non troisième

 

Donc après que le gendarme Etienne eut raccroché tu restas rêveuse à te repasser, mentalement, le film des derniers événements. Puis tu te mis à avoir des doutes sur la véracités des faits. Mais comme d'effets de vodka il n'y avait point et que le rêve n'y était pour rien c'est que de toutes vraisemblances tout cela était bien réel. Cette pensée te mis de mauvaise humeur pour le restant de la journée. Tout de même il faut bien l'avouer cette histoire est pour le moins inquiétante. Qui pouvait-il donc être cet étrange visiteur? Que pouvait-il vouloir?
Enfin tu réussis à penser à autre chose, bien qu'à maintes reprises, tu guettais derrière tes rideaux si tout était tranquille aux alentours. Mais lorsque la nuit, à grand pas, poussée par le jour, revint. A nouveau l'angoisse s'installa et quand l'obscurité fut totale, guettant le moindre craquement de la bâtisse, tu te mis à frissonner. La température se mit à chuter rapidement et, au dehors, la neige, en silence, se remit à tomber, ne faisant qu'accroître  tes craintes.
Soudain, alors que tout était calme, un grattement attira ton attention. Ton sang se glaça dans tes veines, tu n'osais bouger de peur de révéler ta présence. Mais révéler ta présence à qui grand dieu? Ce grattement était peut être que le fruit de ton imagination ou tout simplement une souris qui, la nuit venue, était en quête de quelques nourritures. Le calme revint un instant puis le grattement aussi, plus présent cette fois-ci. Le bruit ne venait pas de la porte mais de la fenêtre. La panique que tu sentais monter en toi commençait à te faire peur. Tu te mis même à regretter de ne pas vivre à la ville, puis pensant que de toutes façons tu n'étais pas seule, tu te détendis. Le gendarme Etienne ne t'avait-il pas fait la promesse de venir si le besoin venait à s'en faire sentir. Cette pensée te rassura un peu. Mais que pouvait-il faire, en cas de problème, le temps qu'il se déplace, tout serait fini. Allons enfants de la pa....., (mais qu'est-ce que je déconne,) allons qu'est-ce qui serait fini puisque rien n'avait vraiment commencé.
Comme tu le craignais le grattement reprit mais cette fois-ci, plus précis, plus distinct. L'on grattait vraiment à ta fenêtre. Pas le grattement d'un animal, un grattement plus puissant et continu. Par moment il ébranla même le dormant de la fenêtre.
(Dans cette maison c'étaient bien les seuls à dormir, les dormants. Bof, je sais c'est con mais c'est comme ça, ne vous en déplaise).
-C'est encore le vent, pensas-tu tout haut. Le vent qui gratte à ma porte, en voila une connerie! (Le vent, il fait ce qu'il veut, merde!)
Ton esprit se mit à battre la campagne cherchant à identifier ce bruit parasite. Ce bruit qui te fait si peur et contre lequel tu es si impuissante. 

Soudain le craquement devint plus précis et la lumière s'éteignant te plongea, à présent, dans une obscurité totale. Ton premier réflexe fut d'allumer ton poste de télévision mais tu réalisas bien vite que, pas de courant, pas de télé.
A téton tu cherchas dans le, hein? quoi le téton! Qu'est-ce qu'il vient faire là dedans le téton? Et pourquoi subitement tu me parles de téton. Comment ça? C'est moi qui ai commencé. Où? Oh c'est vrai t'as raison, il faut que je me surveille. Mais si je me surveille qui va écrire? Lorsque je dis que l'on n'a pas un métier facile, personne ne veut me croire. Soit, à tâtons donc si tu préfères, quoique j'eu tout aussi bien pu dire " a tâtons  les tétons" ou les tétons de tata que tonton aimait tant tâter. Bref, c'est donc à tâtons, et oui, faut bien tâter tout de même que diable! Et comme c'est parti j'ai bien peur que l'on y passe la soirée à tâter. Taratata que tout cela et c'est bien à tâtons que tu te dirigeas vers le placard où devaient se trouver quelques bougies salvatrices. (Salvatrices, tu parles d'un mot. Ah que c'est beau la culture. La culture c'est comme la science, la confiture idiot! la confiture moins il y en a, plus on l'étale, ben oui. C'est ça la vie.) Avec soulagement tu finis pas en trouver une, mais aussitôt tu te heurtas à un second problème. La bougie, c'est bien! Mais si elle est allumée, c'est mieux! C'est donc encore à tâtons, (t'as vu, je n'ai pas dis à téton,) que tu partis à la(est grand) recherche d'un briquet. Hé oui, je ne le répéterais jamais assez, quand ça veut pas, ça veut pas. Mais où donc as-tu pu couler ce maudit briquet. Je dois t'avouer sans honte, que dans le noir, moi aussi, j'ai peur, seul. Alors je t'en prie fait jaillir un peu de lumière. J'ai l'impression d'étouffer dans le  noir, à mon tour je guette les moindres bruits, dans l'obscurité totale je te devine qui se déplace trébuchant à chaque pas. Enfin, si une faible lueur fit reculer les ténèbres, maintenant, des ombres fantomatiques dansaient au gré de la petite flamme.
 
Cette flamme, sensée être rassurante, ajoutait au décors une touche plus angoissante encore. L'une après l'autre, comme par magie, d'autres petites flammes vinrent rejoindre la première. Comme de bien entendu lorsque tu eus allumé suffisamment de bougies, l'électricité revint, elle aussi.
-Et merde!! T'écrias-tu. C'est bien la peine! Tous ce mal pour trouver les bougies et voilà que ça revient. Bon puisqu'il en est ainsi il n'y a plus qu'à tout ranger.
Tu venais tout juste d'éteindre les bougies que la lumière s'éteignant à nouveau tu te retrouvas, une fois encore, dans le noir.
-Ah non!! Faudrais pas voir à déconner!!!
Alors que tu rallumais les bougies il y eu comme un coup de poing contre la fenêtre, ce qui, évidemment te fit sursauter. Suspendant ton geste tu restas figée dans la demi obscurité.
Un court instant tu caressas, non pas le chat, mais le désirs de sortir pour savoir d'où provenait ce bruit opportun. Tremblant, la main sur la poignée de la porte tu te ravisas:
-Et si c'était là le moyen de me faire sortir pour mieux m'agresser, te dis-tu tout haut.

Donc tu penses que c'est pour mieux te surprendre que ....... disons, pour plus de facilité, la chose veut t'attirer au dehors? Tout bien considéré et en y regardant à deux fois ton raisonnement à l'air de tenir la route. Alors, dans ces conditions là, présentement, que faire? Personnellement et a juste raison  c'est cette solution que j'aurais adopté (l'on adopte bien des enfants, alors pourquoi pas cette solution, hein!) Mais si tu le permets soyons sérieux et revenons à nos moutons bien que je me demande ce qu'ils ont à voir, les moutons, dans cette histoire. Je te signale en passant que si je continue à dégoiser de la sorte l'on n'est pas sortie de l'auberge. Oui, tu as raison encore une fois, pourquoi en sortir puisque nous n'y sommes pas encore entrée. Tien ça me donne une idée, j'irais bien manger quelque chose, et toi? Je sais pas moi, un truc simple. Une bisque de crevettes ou d'écrevisses par hasard. Tien ça me rappelle que l'autre jour je suis allé à la pêche aux anguilles et j'avais de l'eau.....,non non! seulement jusqu'aux chevilles. Le lendemain, avec mon cousin Firmin c'est à la pêche aux carrelets que nous avons été et là, tiens toi bien, nous n'avions de l'eau que jusqu'aux..... non non! Que jusqu'aux mollets. C'est triste, hein! que tu me croies ou non, le surlendemain, c'est aux écrevisses que nous sommes allés et là, horreur, l'eau nous arrivées, oui oui, elle nous arrivait jusqu'aux cuisses et ce matin c'est aux grenouilles que nous sommes allés et sais-tu jusqu'où l'eau nous arrivait? Jusqu'aux genoux là dis donc, c'est qu'il n'y avait pas assez d'eau!
Donc mettre le nez dehors n'étant la solution qui te parût la plus raisonnable, tu revins sur tes pas en attendant que revienne la lumière. 
Revenant alors sur tes pas, tu décidas de te faire un thé, te disant que cela calmera quelques peu tes angoisses. Mais voilà: pas d'électricité pas de thé ni de café. Lorsque ça ne veut pas, inutile d'insister. La seule chose a faire dans ces cas là, c'est attendre, oui mais attendre quoi? Maintenant, dans le silence total de la nuit le moindre bruit prenait des proportions démesurées. Et là, dehors, cette chose qui rodait, sans bruit, guettait sa proie. Te guettait. Mais pourquoi te guette-t-elle?

Tes pensées se dirigèrent vers Etienne, comme si lui pouvait résoudre ton problème. D'une main tremblotante tu saisis le combiné du téléphone espérant entendre la tonalité rassurante, mais comme tu le présentais sans te l'avouer, l'appareil resta muet.

-Merde!  Et remerde! Voila que le téléphone est coupé, coupé ou saboté, murmuras-tu.
 
Adieu l'espoir de partager tes craintes avec l'Etienne. Te voilà seule, seule pas vraiment puisque qu'il y a, là, au dehors un ombre menaçante. Une ombre qui, en silence, te menace. Cette menace est si présente que tu pourrais la sentir, la palper.
 
Un coup de boutoir, plus appuyé que le précédant, te tira de tes noires pensées. Quelque part c'est normal que soient noires tes pensées, puisqu'il fait nuit. Je crois que ce n'est pas le moment de faire de l'humour alors que tu es sur le point d'être assaillie. Non, j'en rajoute, ce que tu dois entendre et prendre pour être maléfique ne doit être que le fruit de ton imagination. D'accord, je te le concède, tout les éléments sont réunis pour te donner raison mais soyons réalistes si tu le veux bien et examinons sans parti pris la situation. Pourquoi voudrait-on s'en prendre à toi? Et qui? Il est vrai si l'on en croit le raisonnement du gendarme Etienne ce ne sont pas là des farces de gamins, le jour cela eut été plausible mais à cette heure avancée de la nuit, c'est guère possible, d'autant plus qu'il pourrait encourir les foudres de ta colère toute légitime. Un coquin qui ne saurait comment t'avouer que pour toi il en pince. Cette option est, elle aussi, a écarter. Un galant qui viendrait en pleine nuit te déclarer sa flamme s'exposerait au mêmes foudres que celles encourues par un éventuel gamin.

 


Chat pitre
Je ne sais plus trop, quatre peut être

 


N'ayant plus de téléphone filaire tu décidas de m'appeler à l'aide de ton portable. Lorsque je décrochais je fus surpris d'entendre ta voix:
-Arrêtes donc un peu de divaguer, scribouillard à la gomme, tu ne vois donc pas que l'on en veut à ma vie, et toi! Que fais-tu dans ton coin. Au lieu de me réconforter tu ne fais qu'en rajouter. Tu es presque aussi pesant que cette présence qui me guette. J'ai hâte que le jour se lève et que toutes mes craintes disparaissent.
-Ecoutes un peu ma petite Margot, inutile de  t'en prendre à moi afin de passer ta colère.
Pendant que nous causions  un bruit de pas venant de l'étage te fit lever la tête. Puis de rappelant ma présence tu murmuras:
-Hé! La scribouille! Tu m'entends? Je crois qu'il y a quelqu'un qui marche à l'étage.
-Qu'est-ce que tu me racontes là? Voyons, tu sait très bien que cela n'est pas possible et comment serait-il entré.
-Ecoutes, repris-tu, si je te dis qu'il y a quelqu'un qui marche à l'étage c'est qu'il y a quelqu'un à l'étage. Bon sang! Je ne suis pas folle, du moins pas encore!

-Ecoutes, loin de moi l'idée de te prendre ou de te faire passer pour une folle mais je crois que dans l'immédiat il serait bon que tu dormes un peu. Ce serait la meilleure des solutions.  
-Que je dorme, repris-tu à mi-voix, l'on voit bien que tu n'es pas à ma place. De plus ici c'est le noir total, mes bougies ont fini de se consumer. J'ai de plus en plus la trouille. Cette situation n'a que trop durée. Tout est de ta faute scribouillard de mes fesses!!
-Oh là! Tout doux mon petit bonhomme! Comment ça c'est de ma faute?
-Oui! C'est bien toi qui l'a créé " l'homme de la nuit" et maintenant je l'entend qui marche à l'étage . Alors sans te commander, répares-les, tes conneries!!!!!!
-Mais c'est qu'elle se mettrait en colère la petite dame. C'est vrai j'ai parlé de l'homme de la nuit mais je n'y suis pour rien si par une pure coïncidence quelqu'un vient à roder près de chez toi. Il faut trouver la raison qui motive ce visiteur. Je sais, pour moi, c'est facile de dire: faisons ce-ci, faisons ce-la, pour toi il en est tout autre. Si tu veux tentons d'y voir clair.
-C'est ça! Fous toi de ma gueule en plus!!
-Moi! Me moquer de toi, tu n'y penses pas. Tout ce que je veux c'est t'aides à y voir clair.
-Ah oui, pauvre rigolo! Et puisque tu es si malin dis moi un peu comment tu fais pour y voir clair sans  électricité.
-Quand je te dis "y voir clair" c'est uniquement pour trouver une solution. Mais dis moi voir un peu: les bruit de pas au-dessus de ta tête les entends-tu encore?
-Non! J'ai l'impression que tout est redevenu calme. Il est vrai, cependant, que la nuit tout prend des proportions démesurées.     
-Ecoutes, c'est vrai que ces événements j'ai l'impression de les avoir provoqués et si je pouvais je viendrais sur place me rendre compte. Je sais ce ne sont que des promesses vas-tu penser mais je peux te garantir que si tous ça persiste je verrais ce que je peux faire. Maintenant je veux que tu saches que je ne suis plus maître des événements.
Une pensée me traverse l'esprit.
-Dis-moi, serait-il possible qu'un petit plaisantin se soit, via internet, connecté à mon P.C. et qu'il profite de l'idée que j'ai lancé sur le ton de la plaisanterie pour venir te harceler. Une autre question me travaille: à supposer que ce soit le cas, comment a-t- il réussi à te localiser? J'ai beau chercher mais je ne trouve pas la solution. Bien sûr il peut en cherchant dans mes fichiers trouver tes coordonnées internet, mais ton adresse n'est mentionnée sur aucun document si ce n'est................ mais attends, j'y pense sur les documents de l'association figurent ton adresse. Si cette hypothèse s'avère exacte je dois reconnaître que ce petit salaud est vachement fortiche. Pour ma part je vais faire des recherches afin de savoir s'il y a eu intrusion dans mon P.C. De ton côté si tu notes d'autres détails n'hésites pas à m'en informer. Malgré le mauvais temps j'aviserais.
Soudain un doute m'envahit:
-Dis voir, repris-je,  si ce trou du cul s'est connecté, comme je le craint, mieux vaut éviter l'utilisation d'internet. Qu'en penses-tu?
-Ecoutes scribouillard! Si ce que tu dis est possible, la seule chose à faire est de te déconnecter tout de suite ainsi ce supposé espion en sera pour ses frais. Maintenant ça ne t'empêches pas de noter toutes nos conversations. Vas-y, déconnectes-toi. Je te rappelles plus tard, salut.
Aussitôt je me déconnectais et attendis que sonne à nouveau le téléphone.      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chat pitre
C'est qu'il est tard et je me souviens plus trop
Ha oui!  Cinq! c'est ça, cinq!


Moins de dix minutes plus tard mon téléphone vibra.
-Allô, fis-je.
-Oui, c'est moi. As-tu réussi à te déconnecter?
-Pas de problème. Comment évolue la situation.
-La situation, si tu veux tout savoir, est la même que tout à l'heure.  J'ai, cependant deux nouvelles: l'un bonne et l'autre moins.
-Ah! Fis-je ( sans pour cela être figé) et que veux-tu dire par là?
-La première c'est de pouvoir continuer à te parler, la seconde, je te le donne en mille, Emile, mon accus va bientôt être à plat.
-Qu'est-ce qu'il a ton cul? Est-ce bien le moment de plaisanter?
-Tu deviens con ou sourd, à moins que ce soit les deux à la fois. Je te parle de mes accus et comme l'électricité n'est toujours pas revenue je ne vais pas pouvoir rester longtemps en ligne. Attends, voilà les volets qui bougent d'une façon anormales. Je suis sûre que c'est encore ce connard qui veux se distinguer.
-Ecoutes ma petite Margot, ce n'est pas que tu m'ennuies mais si tes accus sont presque à plats il m'est d'avis de garder ce qui te reste d'énergie pour le cas où tu aurais du nouveau. Un conseil, vérifies bien que toutes tes portes et fenêtres sont bien fermées. Fais-le sans bruit, sans te signaler et attends. Il va certainement se lasser, surtout que cette nuit la météo annonce près de moins dix degrés. Si ce con pouvait se geler le cul ça nous ferait des vacances. Aller, je te quitte, au moindre problème tu m'appelles. Ok!
-Oui, c'est ça, tu t'en fous!
-Allons ne sois pas comme ça. Je ne m'en fous pas comme tu dis. Même si je me déplace cette nuit ce sera en pure perte. Notre rigolo de service en voyant qu'il ne peu plus se connecter sur ma ligne va se méfier. Tu vas voir qu'il va faire encore un peu de bruit et il va se tirer. Demain l'on mettra sur pieds un stratagème pour tenter de le coincer. D'accord?
-T'as sûre.........   
-Et merde! fis-je au haute voix, ses accus sont certainement à plats.

Puisqu'il en fut ainsi et que la nuit était déjà bien entamée je décidais de faire ce qui, à cette heure ci, est raisonnable de faire, aller me coucher.  Demain je tenterais d'y voir plus clair et de résoudre ce problème d'intrusion. Cependant une pensée m'empêcha de trouver le sommeil: comment un petit malin avait pu s'introduire dans mes fichiers et cela malgré tous les pare-feux et autres systèmes que j'avais fait installer sur ma ligne. Comment cela était-il possible? Plus je cherchais et moins je trouvais. La seule chose que je finis par trouver fut le sommeil.

 

 

 

 

 

 

 


Chat pitre
Six ( c'est beau que la mémoire)


Neuf heure venait de sonner au carillon du salon lorsque mon téléphone sonna à son tour.
-Oui! Fis-je sèchement.
Faut dire que lorsque l'on me saute dessus au lever je ne suis pas du genre vraiment étanche.
-C'est moi, répondit une petite voix.
-Alors quoi de neuf miss Margot?
- La  moitié de dix huit, grand con! Que veux-tu qu'il y ait de nouveau, mis à part que l'autre abruti a fait joujoux une partie de la nuit avec mes volets, s'amusant, de temps à autre, a imiter la chouette quand ce ne fut pas les chats en train de se battre. Il faut que tout ça cesse au plus vite si tu ne veux pas que je coule une bielle.
-Ecoutes miss, as-tu une solution a me proposer? De mon côté je ne suis plus relié au réseau internet. Dans la matinée je vais contacter la maintenance afin de savoir comment j'ai pu être piraté et surtout s'il est possible de localiser l'intrus. Une chose miss, mais surtout je ne voudrais pas que tu le prennes mal et que tu te mettes en colère. Comment quelqu'un, par le froid qu'il fait la nuit, peut rester dehors uniquement pour te faire peur. Au fait es-tu sortie ce matin et as-tu relevé des empreintes de sa présence?
-Allons scribouillard de mes deux, me répondit-elle, ne me prends pas pour une idiote. Bien sûr que j'ai fait le tour de la maison, malheureusement avec la neige de cette nuit les traces ont quasiment disparus. Et surtout ne vas pas  me sortir le refrain habituel: tu es certaine d'avoir entendu du bruit et patati et patata. Oui! J'ai bien entendu du bruit, oui! j'ai quand même relevé des traces derrière la maison et à mon avis le gars doit chausser un bon 46. Si ça peut te rassurer, je n'ai pas a faire à un renard ni à un gamin. Le type doit être balèze, les traces sont profondes.
-Ça, miss, tu vois, c'est con, fis-je en grimaçant, j'eusse préféré que ce fusse un nain.
-Nain ou pas nain, reprit Margot, tu m'as mise dans la merde, à toi de m'en sortir!
-Comme tu y vas, lorsque j'ai lancé cette histoire afin de te faire frissonner un peu j'étais à deux cent lieux de soupçonner qu'un petit malin allait se connecter sur mon P.C.  Mais quoiqu'il en soit je ne suis pas du genre de ceux qui se défilent. Comme je te l'ai déjà dit je ferais plus que mon possible pour te tirer de là.
-Bien mec! je veux bien te croire mais fais vite avant que je ne pète un câble.
-Voilà ce que je te propose miss, je me connecte et je t'envoie un e-mail en espérant que l'autre va mordre à l'hameçon. Je vais alors le provoquer et le mettre en garde des risques qu'il en court a venir faire chier les gens.  A tout de suite sur le net. Salut.

Sans plus attendre je relançais la connexion de mon P.C. Au bout de plusieurs minutes je pus enfin me connecter.
Je tapais mon message comme si de rien n'était, puis sans crier gare je provoquais mon pseudo espion: toi le petit malin qui s'est branché sur ma ligne trouves-tu intelligent de terroriser les honnêtes citoyens comme tu le fais? Il faut que tu saches une petite chose, tôt ou tard tu te feras coincer et lorsque cela t'arrivera ne viens pas te plaindre. Tu auras beau dire que pour toi ce n'était qu'un jeu mais il sera trop tard. Dans la vie il y a deux sortes de gens: les bons et les méchants. J'ignore dans quelle catégorie tu te classes. Un chose est certaine, je ne fais pas parti des gentils et ce ne sont pas des paroles en l'air. À toi de voir. Quand la machine de la vengeance est en route rien ne peut l'arrêter, alors mon lapin, fais comme tu le sent. Je sais qui tu es et je ne te lâche plus. Maintenant, vas jouer ailleurs. Tu entends gamin!, Prends ta pelle, ton seau et vas jouer dans ta cour! Je ne voudrais pas être méchant mais reconnais qu'il en est des bornes à ne pas dépasser. Toi! tu les as dépassé depuis  belle lurette. J'espère que tu as compris le message. Salut!

Comme je me préparer à contacter Margot je sentis quelque chose me chatouiller la cuisse. En d'autre temps j'eusse certainement apprécié mais dans le cas présent ce n'était que le vibreur de mon téléphone portable:
-Allô, fis-je en établissant la communication. Une voix plutôt arrogante m'interpella:
-C'est con! Je n'arrive pas à retrouver ma p'tit pépelle! Alors du con! Tu te crois le plus malin? Tu crois m'avoir percé à jour, hé bien laisses-moi te dire, sac à merde, que tu n'es pas prêt de me mettre la main dessus.

Moi, un sac à merde! En voila un grossier personnage et ce dernier eut le don de me faire sortir de ma culotte à reculons et lorsque de ma culotte j'en sort à reculons, croyez m'en, c'est pas ben bon.
-Oh là! Vermine! Pour qui te prends-tu donc. Personne ne t'a fait signe et si tu ne veux pas, que les cloches, je te sonne tu as tout intérêt à nous foutre la paix. Si je te choppe ça risque de chier pour ton matricule. Alors tu vas bien être gentil et regagner la station d'épuration, résidu de fausse couche. Un dernier petit conseil: si tu tombes, un jour, dans tes toilettes, n'oublies pas de tirer la chasse.
Me croyant débarrassé de cet avorton je raccrochais.
-Quel con! Fis-je à haute voix. J'espère au moins qu'il aura compris.
Comme je disais ces mots mon vibreur re-vibra, normal pour un vibreur que de vibrer. Il fait, le bougre, ce dont pour lequel il est payé.
-Allô! Refis-je quelque peu agacé reconnaissant aussitôt le voix de cet emmerdeur patenté. Qu'est-ce que tu veux encore? Ne me suis-je pas montré suffisamment clair, faut-il te faire un dessin? Ecoutes moi bien, hé du con!
T'es gentil, tu restes dans ton coin et ce sera bien comme ça. Vu!
-Comme tu y vas l'ancien! Me répondit l'avorton, si tu crois que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement que ça, tu te goures mec. C'est que je suis du genre tenace, moi, pire que les morpions. Et lorsque tu dis que ça va être ma fête, arrêtes! J'en tremble déjà, ne me fais pas rire, j'ai le lèvres qui gercent. Maintenant si tu crois m'impressionner eh bien, non vieux, tu te mets le doigt dans l'oeil jusqu'au coude et ce ne sont pas tes menaces qui vont me faire peur.
Maintenant, tu n'es pas sans savoir que le soir approchant, la nuit tombe et que, à n'en point douter et ne t'en déplaise, j'ai du boulot, moi!!!! Salut trou duc!!!

Après qu'il eut raccroché sans me laisser le temps de répliquer je pestais tout en réfléchissant:
-Mais pour qui y elle se prend cette mouche à merde! Comment était-il grimpé dans mes fichiers et surtout comment l'en déloger.
La seule solution qui me vint à l'esprit fut de le coincer et de le faire disparaître.
Le faire disparaître oui, mais comment et où? Comme les étangs sont nombreux dans la région, ce détail ne devrait pas poser de problème.
En voilà une idée qu'elle est bonne me dis-je. Mais, c'est vite dit. Sur le coup de la colère, je ne dis pas. Mais delà a trucider quelqu'un à froid c'est une autre paire de manches. L'on a beau se croire plus méchant que l'on est, mais en réalité, après moult et moult réflexions je ne pense pas que je sois à la hauteur.
Pourtant, coûte que coûte, je devais régler le problème le plutôt possible et dans le meilleures conditions.

 

 

 


Chat pitre
7 (si je compte bien)

 


Perdu dans mes pensées a extrapoler les pires des scénarios je ne vis pas que la nuit était venue, aussi je crus nécessaire de te contacter:
-Allô! fis-je, après avoir composé ton numéro.
-Allô! refis-je avec insistance sans obtenir plus de résultat.
Mon esprit se remit Alors a gamberger de plus belle, comment se fait-il qu'à cette heure-ci et par un temps pareil tu ne répondes pas. A la troisième connerie je pensais laisser un message sur le répondeur. Hein? Quoi la connerie? Quelle connerie? Ah! bon d'accord! j'm'ai gouré. Attends, j'y met une cédille et c'est bon, y a pas de quoi en faire tout un plat et ça fait toujours çonnerie. Quoi non! Ca c'est fort, je veux arranger tes bidons et toi tu pinailles. Bon d'accord, j'y met un esse et l'on n'en parle plus. Ca va comme ca? Heu....., comme ça. Donc à la, oui je sais "est grand". Oh ne râle pas, c'est une boutade..... de Dijon. Là, j'avoue que vu l'heure,  j'ai eu une défaillance.... de Limoge. Bien bien bien, ceci étant dit j'attendis la message d'accueil du répondeur, qui, hélas, ne vint pas. Ce qui ne fit qu'accroître mes craintes. J'attendis encore un peu avant de raccrocher en me disant, sans pour cela être médisant, que je rappellerai plus tard en souhaitant que tu me répondes. Il est vrai aussi que, quelques fois, il m'arrive de manquer de patience. Au lieu de penser au pire il pouvait y avoir plusieurs raisons à ton silence: c'est pas évident d'aller répondre au téléphone lorsque l'on est bien installé sur la cuvette des toilettes avec le pantalon sur les mollets. Dans cette situation la réflexion qui s'impose c'est: hé merde!
Surtout, ne pas se laisser aller (enfin si, dans les toilettes, cela est même conseillé) à des conclusions à la con. De toutes façons j'ai dis que je rappellerais plus tard.
Et, une poignée de minutes plus tard, je rappelais:
-Allô! refis-je! dans un sens c'est normal, vu le temps, d'être figé. Mais pour l'heure, le moment n'étant pas à la plaisanterie, j'insistais. Enfin mes attentes furent récompensées et d'entendre ta voix me soulagea.
-Allô, fit la miss moitié endormie.
-Ah tout de même! Voila plusieurs heures que je cherche à te joindre. As-tu du nouveau au sujet de notre copain?
-C'est toi la scribouille!
-Et qui donc veux-tu que ce soit? T'en as de bonne toi! l'autre tas de boue m'a tenu la grappe un bon moment et il m'a fait comprendre qu'il n'était pas décidé à lâcher son os. Je te le  dis, c'est un véritable con ce gus. Et toi as-tu, de ton côté, du nouveau?
-Non, répondit la miss. Non, pour l'instant tout est calme et c'est pour cela que j'en ai profité pour faire un somme.
Comme j'ai le pressentiment que la nuit va encore être mouvementée j'ai pris un acompte. Pour moi je pense qu'il s'agit d'une farce, d'une farce de mauvais goût je te l'accorde.
-Détrompes-toi, je l'ai eu au téléphone et il a l'air bien décidé.
Soudain le silence revint dans l'écouteur.
-Allô! allô! qu'est-ce qui se passe Margot? Tu finis ta nuit? Ohé! du bateau! Y a-t-y quelqu'un dans la cabane!
N'obtenant de réponse je m'apprêtais a raccroché lorsque la voix de miss rompit le silence.
-Allô! chuchota-t-elle. Tu es toujours là? Sans attendre ma réponse elle enchaîna: il est là, du moins je crois.
L'on gratte à la porte! J'en ai marre, ce con va finir par me foutre la trouille et j'ai l'impression qu'il y réussit.
-Attends, calmes-toi et réfléchissons. Toi tu restes enfermée et tu ne sort sous aucun prétexte. Tu entends, sous aucun prétexte. Je ne sais pas comment je vais faire mais j'arrive. Je ne vais pas intervenir je vais seulement le surveiller et le suivre. Ensuite c'est moi qui vais lui pourrir la vie. Ah! une chose, je vais couper la ligne de mon portable afin qu'un appel intempestif ne vienne révéler ma présence. Lorsque je l'aurai repéré je te ferais signe. J'enverrai un SMS. A plus tard.
-Attends! insista-t-elle, ne me laisses pas seule, j'ai la trouille. De plus je ne voudrai pas que tu attrapes la mort par ce temps.
-Ne t'en fais pas pour cela, comme la nuit risque d'être longue je vais me faire un thermos de café bien chaud et de quoi grignoter et, au cas où, je mettrais dans mon sac à dos une couverture.
Je vais bien en trouver une claire ainsi je ne ferais pas tâche sur la neige. Si je frappe à ta porte je t'aurais envoyé un SMS avant. Aller, à plus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chat pitre
8 (sans doute)

 

Dans quelle galère je mettais fourré? Pensais-je, mais grand dieu dans quelle galère! Comme si j'avais besoin d'aller inventer cette histoire. Et l'autre con qui croit bon de mettre en application ce que je raconte. Il y aurait bien un moyen, je vais lui dire d'aller
se jeter dans le puits. Il est con, d'accord, mais à ce point faut pas rêver. Par contre il y aurait bien une autre solution: oublier cette histoire, ne pas y donner de suite, voila tout. L'oublier, oui, mais l'autre cloche que va-t-il faire de son côté.
Et s'il devenait plus entreprenant et qu'il arriva malheur à miss je m'en sentirais responsable. Cette pensée m'était insupportable, sans être mufle, ce n'est pas qu'il lui arriva malheur qui me chagrine mais c'est que je veux rester en paix avec ma conscience. A supposer, toutes fois, que j'en eusse une, de conscience. En plus, du moins pour ce soir, je n'avais guère envie de sortir pour me geler les choses de la vie, pour ne pas dire "les couilles". Quoi je suis vulgaire! que nenni! De vulgaire je n'en suis point, ou alors un tout petit peu seulement sur le bord et encore, c'est pas sûr. De toutes façons lorsque je le suis et que je m'en aperçois je me dis aussitôt: ça ne te coûterais pas une merde que d'arranger ton putain de langage sans quoi tu vas passer pour un con, merde! Alors quoi! Moi grossier c'est pas possible ou alors comme je viens de le dire, un tout petit peu.
Donc disais-je je n'étais pas très chaud pour aller me geler, surtout que la neige s'étant remise à tomber à gros flocons allait rendre les routes peu praticables. Que faire? Je me devais de trouver une solution et de la trouver très vite. Comme l'on a coutume de dire " quand le vin est tiré il faut le boire" oui, mais celui-là avait un goût tout particulier. Un goût semblable à celui de la connerie, à supposer qu'elle en eut un, de goût.
Je n'avais pas non plus l'intention de finir au fond d'un fossé ou que ce soit l'autre cloche qui me tombe dessus. A contre coeur, décidant de me rendre sur place, je pris soin d'emporter de quoi supporter le froid et l'attente.
Avant de quitter la maison où régnait une agréable chaleur je glissais à ma ceinture mon vieux colt 22 long rifle et la cartouchière que j'avais confectionné voila quelques années. Comme disait si bien mon père, là, je vous sent surpris, et oui, j'ai un père. Je ne me suis pas fait tout seul tout de même, mais si cela était j'ai bien peur que je me sois loupé. Merci! Ca fait toujours plaisir, par votre silence je vois que vous approuvez, merci. Donc comme disait mon père:" mieux vaut faire le boucher que le veau".
Le froid m'agressa dé que je fus dehors, chaque flocon semblait pareil à de minuscules brûlures.
La chaussée légèrement verglacée n'offrait pas l'adhérence souhaitée mais qu'importe, lorsque je suis décidé rien ne m'arrête. Lentement je pris la route avec la plus grande prudence.
 Une heure plus tard, malgré quelques embardées qui manquèrent de me faire quitter la route, je finis par arriver, tous feux éteints, non loin de chez toi. Maintenant que le vin était tiré il fallait le boire et tant pis s'il avait un goût amer. Avant toutes choses, rallumant mon portable, je composais ton numéro.
-Allô, fis-je en attendant ta voix, alors quoi de neuf?
-Où es-tu scribouillard de merde?
-Du calme la miss! Si tu le prends comme ça je retourne me coucher.
-Pourquoi, repris-tu, où es-tu? Pour l'instant notre ami est toujours là, à fureter. Mais il y a plus encore.
-Que veux tu dire par là?
-J'ai l'impression qu'il rentre dans la maison comme il veut.
-I il rentre chez toi, mais mais comment, c'est pas possible, bafouillais-je de surprise.
-Écoutes-moi bien: ce soir je me suis versé un verre d'alcool et l'ai posé à côté de la télé.
Lorsque je l'ai repris il y avait à la place une trace de liquide pareil à de l'eau. L'essuyant aussitôt quelle ne fut pas ma stupéfaction en constatant, une heure plus tard, que la tâche était revenue. Bien sûr, je me suis dis qu'il pouvait y avoir une fuite dans le plafond. Il me fut facile de constater que de fuite il n'y avait point. Second reflex je déplaçais la table où était posée la télé et là, tu ne me croiras pas, la marque est revenue moins d'une heure plus tard. Il y a de quoi devenir dingue. Avec l'autre qui rode là dehors j'ai la trouille. Tu entends du con, j'ai la trouille.
-J'entends bien, mais comment peut-il être, à la fois, dehors et dedans Je ne sais plus que penser. Bon, tu te calmes. Si tu veux tout savoir je ne suis pas loin. Je vais me poster vers le tilleul. Là je serai un peu à l'abris tout en ayant la façade de ta maison en point de mire. Une dernière chose, quoiqu'il arrive, je dis bien quoiqu'il arrive, tu ne m'appelles en aucun cas et pour plus de sécurité je vais couper le portable. Si j'ai du nouveau je te tiens au courant.
-Oui! Tu me dis ça alors tu es bien tranquille devant ta cheminée pendant  que moi je meurs de trouille!
- Tu crois ce que tu veux, mais je t'assure que je suis à moins de deux cent mètres de chez toi. Bon je quitte mon camion et je vais me mettre en faction.
-Comment puis-je savoir que tu dis vrai?
-C'est simple, j'arrive et je sonne à ta porte. Toi tu es rassurée et l'autre prend la fuite. Aller, du cran je te rappelle dans deux heures. Après ce délai tu préviens la gendarmerie. D'accord?

Sans lui laisser le temps de répondre je raccrochais.
Comme promis, alors tout était silencieux et que la neige (la salope) redoublait de violence comme pour me faire chier, je quittais à regret mon véhicule que je pris soin de fermer à clé. Il ne manquerait plus que je me le fasse tirer. Tu me vois sans camion, perdu dans la tourmente et pour peu que demain l'on me retrouve congelé sous la neige, j'en vois certain qui ne manquerait pas de dire:
-Tien donc! Que faisait-il là?
Et de-là à dire que celui qui venait t'importuner c'était moi il n'y avait qu'un pas. Et c'est d'ailleurs à petits pas que je progressais dans la tourmente. Plié par le vent j'avançais péniblement dans ce paysage sans décors où seuls, de place en place, un arbre mort, aux branches pareilles à de longs doigts griffus, semblaient lancer un défis au ciel. Qu'étais-je donc venu faire dans cette galère? Comme si je n'avais pas assez de mes propres emmerdes sans prendre celles des autres. Faut-il vraiment que je sois con. C'est peut être, sûrement même, vrai, mais tu n'es pas obligé d'approuver. je progressais ainsi contre le éléments qui se déchaînaient de plus belle lorsque mon pied s'enfonça soudain plus que de mesure et l'instant suivant ma botte se remplissait d'eau.
-Et merde! pestais-je, il ne manquait plus que ça!
Je venais de traverser un fossé remplit d'eau que la neige venait de recouvrir. Aussitôt j'entrepris de retirer ma botte et d'en vider son contenu. Tant bien que mal je tentais, à l'aide de mouchoir jetable, de l'essuyer un max, ensuite ce fut le tour de la chaussette que je roulais avec soin dans ma couverture. Le résultat ne fut pas celui escomptait si bien que découpant une large bande de ma couverture je me confectionnais, ce qui est coutume d'appeler, une chaussette russe. Et toi, la miss, qui me dit que je suis bien tranquillement installé, au chaud, devant la cheminée hé bien non! je me gèle ce qu'il est courant de nommer " les choses de la vie" et au point où nous en sommes lâchons le mot: je me gelais littéralement les couilles. Ainsi chaussé il n'était pas question de remettre ma botte encore humide et encore moins de marcher ainsi dans la neige. Ayant fait l'inventaire de mes poches. Ô! Miracle! je venais de dénicher un sac plastic, un  de ceux que l'on vous donne au super marché. Après y avoir glissé mon pied j'enfilais ma botte. Vous n'allais pas me croire mais c'est aussi facile de vouloir mettre une botte humide que de sauter une chèvre vieille fille.
Tout bien considéré, par les temps qui courent, sauter une chèvre même vieille "fille" ne doit pas être si désagréable que ça. Ca réchauffe et je suis équipé. J'ai des bottes, enfin deux quoi! De bottes bien sûr. En fait, les chaussettes russe ce n'est pas si mal.
Une bonne poignée de minutes plus tard j'arrivais en vue du grand tilleul où je comptais trouver refuge.
(là j'ai préféré dire une bonne poignée de minutes plus tard alors j'aurai tout aussi bien pu dire tout simplement: 5 minutes plus tard. C'est vrai que c'eut été plus court mais d'un autre côté j'eu perdu quelques lignes).
Donc j'arrivais en vue du dit arbre. Après un rapide  coup d'oeil je vis, ou plutôt je ne vis rien de suspect.
Sans bruit je m'approchais quand tout à coup...... heu non, j'avais cru entendre un bruit peu singulier.
Maintenant, assis et adossé contre l'énorme tilleul, scrutant les ténèbres, j'attendis, mon colt sur les genoux.
Je devais avoir l'air malin ainsi emmitouflé dans ma couverture. A maintes reprises je piquais du nez mais le froid et la neige avaient tôt fait de me ramener à la réalité. Cette nuit là je ne décelais que deux présences, une vieille chouette qui vint se percher non loin de moi et toi qui ne cessait de faire des va et vient derrière tes volets.
Lorsque la neige et le vent se mêlèrent en tempête je commençais a souffrir de morsures du froid. Il n'était plus question de rester là et, malgré mes promesses, je décidais de lever le camps.
Je ne n'avais pas fait dix mètres que j'aperçus une ombre se glisser devant la façade de ta maison.
Tien, me dis-je, voila quelqu'un de plus fou que moi. Lentement, sans faire trop de bruit je revins près de l'arbre où je devenais quasiment invisible. L'ombre allait et venait d'une fenêtre à l'autre agitant tour à tour portes et volets.
Le doute n'était plus permis, de toutes évidences Margot n'avait pas rêvé, quelqu'un cherchait à la terroriser.
Qui et pourquoi? Le qui je le connaissais par téléphone, le pourquoi restait a découvrir. Inutile de tenter de le surprendre, la neige, maintenant recouverte d'une fine pellicule de glace, craquait à chacun de mes pas.
Je me pouvais pas non plus lui tirer dessus, ne serait-ce que pour lui ôter l'envie de revenir. De plus ce cornichon pouvait tout aussi bien avoir pris ses précautions et être armé. Ce qui changeait la donne, c'est moi qui  risquais de récolter une volée de plomb. Non je me devais d'attendre qu'il daigna partir pour le suivre.
Un quart d'heure plus tard, certainement découragé, je le vis s'en aller et disparaître derrière la maison. Aussitôt je m'élançais à sa poursuite. Lorsque j'arrivais à mon tour à l'angle de la maison il avait disparu, comme englouti par la nuit. Plus la peine d'attendre, l'affreux devait être loin maintenant à moins que ce ne soit lui qui, tapis dans l'obscurité, attende sa proie et sa proie, .....ce ne pouvait être que moi. A cette pensée je me sentis vulnérable. De chasseur je devenais gibier. Mon esprit tournait à plein régime, frôlant même la zone rouge de la démence. Comment pouvait-il savoir que j'étais là, a le guetter.
A moins qu'il n'ait aperçu mon véhicule, dans ce cas je me trouvais bel et bien dans la merde, de celle bien grasse qui vous colle aux codasses. Je ne pouvais plus rester dehors par un temps pareil. Je devais trouver un abri et le seul raisonnable, vu la situation, était mon véhicule. Aussi, avec moult précautions j'empruntais la route que je devinais sous la neige. De plus je devais me dépêcher de regagner mon logis pendant que le routes étaient encore praticables. Du moins je l'espérais.
Regagner ma tire, comme il est d'usage de dire si l'on ne veut pas passer pour un dinosaure ou un vieux con, quoique, tout bien considéré, l'un n'empêchant pas l'autre je regagnais ma tire sans encombre et j'en fus bien content.
Content de ne pas avoir fait de mauvaise rencontre et content de retrouver le restant de chaleur que le froid n'avait pas encore achevé de dévorer.

 

 

 

Chat pitre
vieux. Heu, non, neuf

 

Maintenant que je roulais dans plus de trente centimètres de neige je commençais à me détendre et surtout a me réchauffer. La pensée de te contacter afin de te rassurer me traversa un instant l'esprit mais j'avais besoin de mes deux mains pour ne pas finir au bas du fossé.
Je mis alors la radio espérant capter une station qui me renseigna sur la météo des jours a venir. La seule station que je pus capter racontait l'histoire d'un gars qui voulant acheter une paire de lunette demanda au vendeur de les lui donner afin qu'il puisse remplir son chèque. Le vendeur lui répondit "je vous les donnerais que lorsque vous aurez payé". Et l'autre gars de lui répondre "mais je ne pourrais vous les payer que si je peux remplir mon chèque." " Et bien remplissez-le, que l'on en finisse!" "Oui, je suis d'accord, mais sans lunettes je ne peux pas remplir mon chèque". Un dialogue de sourds s'installa entre le deux hommes. Cela, comique au début, devenant agaçant, je coupais la radio. 
Lorsque j'arrivais enfin aux limites de mon village je poussais un ouf! de soulagement en me jurant que ces conneries n'étant plus de mon âge, à l'avenir je resterais bien au chaud a regarder les flammes danser joyeusement dans l'âtre tout en sirotant une bonne eau de vie, si ce n'est un bol de camomille.
Ce doux rêve fut balayé en un instant lorsque je vis se dresser une ombre au bas de mon escalier.
-Merde! Jurais-je sans grossièreté.
Que voulait dire tout cela. L'ombre vint à ma rencontre à pas compter, comme s'il ne voulait pas glisser sur la neige. Il fut le premier à rompre le silence qui m'oppressait:
-Hello mister!
Savoir que j'avais affaire à un anglais n'était pas pour me rassurer pour autant. Que pouvait-il donc me vouloir. D'une voix mal assurée je lui répondis:
-Hello man! You ave one problem?
-Ô! Dit-il surpris, you speak english?
-No, my english is not correct and you speak french?
-My french in not verry corret, seulement un betit peu.
-Mister, il vaut mieux un petit peu que pas du tout. Quel est votre problème? Dis-je en parlant lentement.
-My problem is my car. Heu, my car is finich dans le rivière after the bridge.
-Sorry sir, you car, heu votre voiture est dans la rivière, après le pont?
-Yes! fit-il satisfait d'avoir été compris, after the bridge!
-Ok mam!
Trois heure du matin venait de sonner au clocher du village et je me retrouvais avec un anglais sur le dos. Un anglais qui parlait mal le français et moi qui parlait pas trop bien l'anglais, la merde quoi. Je ne pouvais tout de même pas le laisser se geler dans la rue.
Le pont n'étant pas très loin je l'invitais à me conduire sur les lieux de sa catastrophe. Avant tout je lui proposais de prendre un café ou un thé afin de le réchauffer un tantinet.
-No! Me dit-il fermement, is inpossible my familly est dans le voiture.
-Quoi! Votre famille est dans la voiture! Si c'est une plaisanterie, elle n'est pas drôle. Et, pensais-je, si c'était lui le connard qui assaille la miss. Il est fichu de me foutre à l'eau.
-But, you car is verry in the river?
-No, only litle.
Voila qui était rassurant, sa voiture n'était qu'un peu dans la rivière avec sa famille.
-Ok! Coming sir!
Oubliant le café je l'entraînais vers le pont en ayant pris soin de me munir d'un rouleau de corde et du treuil, celui qui me sert lorsque je vais couper du bois en forêt. Mais tout cela est une autre histoire.
Après avoir jeté cet équipement dans un grand bac en P.V.C. je lui fit traîner le tout jusqu'au pont, ainsi je ne le perdais pas de vue et lui savoir les mains occupées me rassurait un peu, faut dire aussi que ce n'était pas des mains qu'il avait , mais de véritables battoirs. Après réflexion il était impossible que ce soit lui mon "client", un accent pareil ça ne s'invente pas.
Sans échanger un mot, si ce n'est quelques regards qui semblaient être emplis de gratitude, nous arrivâmes aux abords du pont et je compris, d'un regard, la gravité de la situation. L'anglais, qui n'avait pas dû bien évaluer le virage, loupant le pont, avait terminé sa course dans la rivière en contre bas. Par bonheur, seules les roues avant se trouvaient dans l'eau. Lui expliquer ce que j'attendais de lui eut été trop long aussi j'entrepris, seul, de tenter d'extraire la voiture de l'eau. Attacher le treuil au rail de sécurité fut aisé, mais la corde, à la voiture, ne se fit pas tout seul tant la neige était haute. Lorsque ce fut enfin fait, ne pouvant être au four et au moulin, comme il est coutume de dire, je lui fit actionner le treuil.
Le début fut désolant, la voiture ne voulait, si je puis dire, pas quitter son lit. Alors que la corde se tentait à se rompre la voiture recula de quelques centimètres puis, comme poussée par une main invisible, elle devint plus docile. Tandis que l'anglais continuait d'actionner le treuil, sans me préoccuper des passagers qui se tenaient blottis l'un contre l'autre sur la banquette arrière, je pris place sur le siège conducteur et actionnais le démarreur. Incroyable! Au premier essai le moteur ronronna comme si de rien n'était. Même si j'avais la conviction que cela ne servirait à rien j'enclenchais la marche arrière. Bien que les roues patinaient l'anglais avait moins d'efforts à fournir. Après plus d'une heure, de jurons et de sueur, la voiture se retrouva enfin sur la route à  notre grand soulagement, sans paraître égoïste je dirais même, surtout au mien. Ayant ramassé mon matériel j'invitais l'anglais à le ramener jusque chez moi alors que je conduisis son véhicule et sa petite famille  jusque sur mon parking.
A mon invitation les dames refusèrent de quitter le véhicule tant que leur seigneur et maître n'aurait réapparu, j'ai omis de dire qu'il s'agissait de la femme et de la fille de l'anglais dont je ne connaissais toujours pas son nom.
Cinq minutes plus tard, tirant et surtout  jurant après le cochon de français qui le prenait pour son boy, c'est à dire moi, l'homme d'outre manche apparut à la grande satisfaction des siennes qui s'empressèrent de le secourir.
Faut dire que je renonçais à comprendre la mentalité de nos voisins. Il abandonnait les siens à leur destin dans la neige et le froid et voila qu'elles l'acclamaient comme le messie. Lorsqu'elles eurent achevé leur salamalec elles acceptèrent de bon coeur l'invitation que je leur proposais.

Quelques instants plus tard mes invités se tenaient devant la cheminée appréciant la douceur de mon logis
-Téa or coffee? Fis-je à mes invités.
-Yes! Téa please, thank you sir.
Et allait donc, la pommade! Cet homme là savait trouver les mots qu'il fallait.
-Lady and gentleman ok for the tea!

C'est à cet instant précis que ma femme fit son apparition. Faut dire que la dame lorsque l'on la tire du lit n'est pas des plus futées.
-Qu'est-ce qu'il se passe ici? Qui sont ces gens?

Aie! Me dis-je, après le froid, le vent et la neige, voila que je devais affronter les foudres de ma moitié.
-Ecoutes, je n'ai pas le temps de tout te raconter mais, ces gens, qui sont anglais, sont dans le caca. Alors pour cette nuit nous allons les héberger. Demain ils reprendrons leur voyage.
-Quoi! Fit-elle un tantinet agacée, demain, que tu dis, mais il est déjà demain, mais en attendant que vas-tu en faire?
-Oh pas grand chose, les faire frire dans l'huile peut être ou les donner à manger au chat. Je sais pas trop.
Avant que ma femme eut le temps de répliquer l'anglais nous coupa la parole:
-My god! Vous autres français  ave the cat qui ave big appéti!
-Desolate sir, but is humour french!
-Qu'est-ce que tu lui racontes encore comme connerie? Reprit ma moitié. Je sais que parfois je suis à moitié con mais dans son cas être la moitié de la moitié d'un con ça ne faisait pas beaucoup, aussi je lui fis part de mes intentions.
-Je leur fais un thé bien chaud ensuite je vais leur faire un petit encas, après quoi ces dames coucheront sur le canapé tandis que mister s'arrangera du rocking chair. Demain ils repartiront comme ils sont venus. Maintenant tu devrais aller te coucher.
Et c'est ce qu'elle fit sans trop rechigner.
Resté seul, enfin presque, alors que mes invités se réconfortaient mutuellement devant la cheminée je décidais de prendre de tes nouvelles, toi la miss qui devait mourir de trouille seule dans ton coin.
Dès que j'eu rétabli la ligne je m'empressais de composer ton numéro.  Et, à en croire le peu de sonnerie, tu devais attendre mon appel:
-Allo! Fis-tu dès la première sonnerie, c'est toi la scribouille?
-Non, répondis-je du tac au tac, c'est le pape! Qui donc veux-tu qui soit assez fou pour te passer un coup de biniou à cette heure- ci? Comment vas-tu?
-Comment je vais? Tu oses me demander comment je vais, tu manques pas d'air mon salaud! Où donc étais-tu cette nuit alors que l'autre piaf est encore venu. Toi où étais-tu? Dans ton lit sûrement!

La discussion s'annonçait houleuse mais que pouvais-je faire, sinon laisser passer l'orage. Pour une nuit de merde, à n'en point douter, c'était une nuit de merde. Je me suis gelé, j'ai risqué de me retrouver dans le fossé à maintes reprises, je tirais d'un mauvais pas un étranger et sa famille, ma femme m'engueulait et toi, comme pour faire bonne mesure, tu m'envoies bouler. Non mais décidément c'était pas mon jour, enfin ma nuit.
-Allô miss, si tu me laisses en placer une il faut que tu saches que cette nuit j'ai fait le guet devant chez toi et que j'ai vu notre ami s'en prendre à ta porte et tes volets. J'ai la nette impression qu'il veut seulement te faire peur. Lorsqu'il s'en est allé j'ai tenté de le suivre, mais hélas, il m'a semé. Faut dire que par un temps pareil ça lui fut facile. Demain, lorsque la nuit sera venue, je reviendrais. Tu as ma parole. As-tu du nouveau à part ce que je viens de te raconter?
-Du nouveau! Non il n'y a rien de nouveau si ce n'est que j'ai l'impression que ma maison est hantée.
-Tu as de la chance, la mienne est en L.
- Tu crois que c'est le moment de faire le zouave, je suis sérieuse. Je crois que ma maison est hantée!
-Allons bon! V'la aut'chose! Tu dis que ta maison est hantée et qu'est-ce qui te fait dire cela?
-Tu sais, la tâche d'eau à côté de la télé.
-Oui et alors?
-Elle revient sans cesse. J'en ai mare. Je sens que je deviens folle.

Là, j'eu comme envie de répondre que ce n'était pas un fait nouveau mais à quoi bon. La nuit touchait à sa fin et pour l'heure je ne pouvais rien faire de plus.
-Ecoutes camarade, inutile de te mettre la rate au court bouillon, pour l'instant tu es en sûreté chez toi et dans la matinée je vais résoudre ton problème de maison hantée. Maintenant j'ai encore des choses à régler avant de me coucher un peu. Aller, à tout à l'heure ma poule!
-C'est vrai que tu reviendras, dis, c'est bien vrai?
-Puisque je te le dis, vers dix heure je serais chez toi, promis, même si je dois venir en skis. Aller maintenant au dodo, bises.

Alors que je refermais mon portable une main se posa sur mon épaule, ce qui me fis sursauter.
-Sir you ave one problèm? Me dit l'anglais dont j'avais oublié, un instant, sa présence.
-Yes mister, and one big problèm.
Et, tandis que je leur préparais un petit quelque chose a se mettre sous la dent je lui expliquais, tant bien que mal, mon problème. Enfin ton problème.
Alors, se tenant presque au darde à vous, il me dit:
-Tomorrow moi donner assistance for you. Today you ave aidé moi. Too is my friend, Ok!  
Que répondre à quelqu'un qui fait, allègrement, deux têtes de plus que vous si ce n'est trois.
-Yes sir, Thank you! Oh sir, my nem is jean-Paul.
-O yes, désoled, my nem is Al!
Après une accolade, du genre de celle que l'on se donne lors d'un traité de paix, avec les moyens du bord je concocter un frugal repas, frugal certes, mais, ne sachant rien faire de simple, au grand étonnement de mes hôtes, il fut  néanmoins de classe. Tous ces événements m'ayant mis en appétit je m'invitais à leur table, enfin, à la mienne.
Malgré l'heure tardive le repas fut très apprécié et sans entrer dans d'inutiles  détails, dés la dernière bouchée avalée ces dames allèrent se reposer sur le canapé alors qu'en compagnie de Al je gagnais le petit salon où, à l'aide d'une bouteille de fine Napoléon vielle cuvée, nous refîmes, chacun à notre manière, le monde. Un toast poussant l'autre, un pour la reine, un pour le roi. Toute la cour d'Angleterre y passa si bien que le dernier toast eut raison de nos résistances.
Alors que le jour venait tout juste de se lever le froid me réveilla. Faut dire que le chauffage à pétrole s'étant éteint, durant la nuit, la température avait chuté vitesse grand V.
Nullement importuné par le froid Al dormait toujours à poings fermés, ronflant comme un sonneur.
Doucement, je le secouais afin de le tirer des bras de Morphée:
-Al! Terminus! Tout le monde descend! Les voyageurs en correspondance changent de quai. Buffet touristique, cinq minutes d'arrêt. Qu'est-ce que je dégoise là? Etait-ce là les effets de l'alcool ou des restes d'une de mes anciennes activités.
Grognant comme un ours Al fit, peu à peu, surface.

 

 

 

 

Chat pitre
Comment dire, les chiffres n'étant pas mon fort, j'optais pour
dix

 

(Ce matin là, étant un nouveau jour, je tint avec moi même une conférence et, à l'unanimité, je décidais de traduire directement nos conversations. J'espère que vous ne m'en voudrez pas. D'avance, vous priant d'agréer mes salutations, merci).
-Oh! Mon dieu! Ma tête! Dit-il en se grattant le crâne.
Puis me regardant, étonné, il s'écria:
-Mais..... que faites vous chez moi et qui êtes vous donc, oh ma tête!
-Allons Al, c'est moi Jean-Paul, vous êtes chez moi avec votre fille et votre femme.
-Oh ma tête! O oui! je me souviens, la voiture, le fossé. Oh! Ma tête! C'est la première fois que Napoléon à vaincu l'Anglais. Oh mon dieu! Ma tête!
-Al, je vais vous préparer un petit déjeuner et vous verrez, ensuite ça ira mieux. Que diriez-vous d'un thé ou d'un café, du bacon avec deux oeufs au plat et peut être quelques haricots blanc.
Le mot bacon eut un effet miraculeux. Comme s'il venait de sortir d'un coma prolongé il s'exclama:
-Bacon! Vous avez du bacon?
-Oui, nous avons du bacon et des oeufs. Combien d'oeufs? Deux ou trois,
-Quatre! Fit-il sans hésiter, oh pardon! Quatre c'est peut être exagéré?
-Pas de problème Al, alors nous disons quatre oeufs et du bacon. Peut être un  petit plat de haricots à la tomate?
-Oh oui, reprit-il.
-Et pour ses dames?
-Pour les dames seulement café avec petit toast. C'est bon pour le régime. Un moment s'il vous plaît. Est-ce possible pour aujourd'hui que je prépare le petit déjeuner. Je cuisine comme un chef.
-Ok Al, Pour moi pas de problème.
Après tout il pouvait bien se rendre utile et puis cela avait l'air de lui faire plaisir.
Tandis que Al se débrouillait dans la cuisine j'en profitais pour faire mon rapport à ma moitié qui commençait à se poser des questions sur mes intentions. Après quoi, ayant fait un rapide brin de toilette, je regagnais la cuisine où, déjà, flottait une agréable odeur de café mêlée à celle du bacon.
Al se débrouillait comme s'il était chez lui, ordonnant ceci à sa femme, cela à sa fille et tout son petit monde lui obéissait comme un seul homme, façon de dire. Sans faire de commentaires inutiles je pris place et attendis que l'on veuille bien me servir. Ce qui d'ailleurs ne se fit guère attendre. Si les oeufs, au nombre de quatre, et les tranches de bacon accompagnés de toasts grillés remportèrent tout mes suffrages, le café fut moins apprécié. J'eu l'impression qu'il avait dû mettre une dose de café pour quatre tasses. A croire que chez lui tout allait par quatre. 
Une heure plus tard, au grand soulagement de ma moitié, le trio prit congé et Al me renouvela sa promesse, a savoir de m'assister la nuit venue dans une nouvelle expédition.
Après tout, si je voulais en finir rapidement, nous ne serions pas trop de deux. De plus, il faut bien reconnaître que Al, à lui tout seul en valait au moins deux. Donc toutes les chances étaient de notre côté.
Durant la nuit la neige qui n'avait pas cessé de tomber avait recouvert la contrée d'un épais manteau blanc, ou d'un épais blanc manteau, c'est comme il vous plaira. A chacun ses boules, de neige, bien sûr.
Lorsque je vis s'éloigner le véhicule de l'ami Al j'eu craint, un instant, le pire. Pourvu que cette fois-ci il ne manque pas son virage. Jouer les st Bernard, une fois, c'était bien, deux serait une de trop. De toutes façons j'avais promis à la miss Margot de me rendre chez elle dans la matinée. N'ayant qu'une parole je me trouvais bien embêté. Pas question de prendre la route, même avec le camion. De plus la route devait être des plus glissantes. Glissante, glissante, mais oui! En quelques secondes une idée de dingue germa dans mon esprit (de dingue car des fois je me le demande si je ne le suis pas tout à fait, dingue.) Donc cette idée germa et, rapidement, prit forme.
Par moment, je me dis que j'eusse aimé être con. La seule solution pour respecter ma parole était, tenez vous bien, là où vous pourrez, d'y aller. D'y aller oui! Mais y aller en traîneau. Eh oui, c'était là la solution.  Comme de chiens je n'avais point, le seul moyen pour tracter mon "traîneau" était là, dans le garage, remisé sous une bâche. Mon vieux Staub, un motoculteur qui avait plus l'air d'un tank que d'une "motobineuse". Le seul hic c'était que le saligaud consommait autant d'huile que d'essence. Mais que diable, à la guerre comme à la guerre. Ce sacré engin avait, outre son empattement variable et ses masses de roues, des pneus, non pas gonflés à l'air mais remplis d'eau. Dans ces conditions je ne risquais pas de quitter la route.
Malgré ce que put dire mon épouse j'attelais à mon engin mon bac en P.V.C., celui que j'utilise pour charrier mon bois de chauffage, dans lequel je mis une chaise, ma réserve d'essence et d'huile. Tomber en panne n'eut pas été de bon aloi. Le seul os au programme fut qu'il me fallut traverser le village et ce ne fut pas sans être remarqué. Déjà, qu'aux yeux de certains, je passais pour un excentrique (rien a voir avec un ex qui est devenu eunuque) bref! Malgré les protestations de qui vous vous doutez je lançais, à la corde, s'il vous plaît, si ça ne vous plaît pas iakapoucé, voilà  tout (le tout étant dit avec l'accent belge, une fois! C'est génial), le puissant moteur qui, s'étant, quelques peu, fait prier, démarra enfin avec un bruit d'enfer "ploum!..... ploum!.....ploum!" accompagné d'un nuage de fumée noire. L'on n'est pas raciste que je susse, hein? C'est pas correct, bon que je sache. Ca vous va comme cela! C'est bon! l'on peut y aller? Et c'est ainsi que dans mon équipage un peu, beaucoup même, particulier je m'élançais pour une course d'une dizaine de kilomètres. Si cet engin disposait de cinq vitesses il n'allait guère plus vite pour autant. Sa puissance n'avait d'égal que sa lenteur, enfin lenteur c'est vite dit. A pieds j'aurais eu bien du mal à aller plus vite. S'il avait eu des ventouses à la place des roues je crois même qu'il eut, sans peine, escaladé la façade du vieux moulin avec qui il flirta un court instant. Maintenant que nous étions sur la GRAND ROUTE (toujours la folie des grandeurs) comme si je n'avais pas pu écrire tout simplement: maintenant que nous étions sur la grand route j'enclenchais vitesse après vitesse. Je n'irais pas dire que le vent me sifflait aux oreilles mais tout de même nous filions bon train. Au moins, sans exagérer, nous frôlions les vingt kilomètre à heures si ce ne fut plus. Lorsque le moteur donnait des cygnes de faiblesse, quoi encore! Quoi les cygnes! Par ce temps là ils dorment! Bien à l'abris. Ah bon d'accord, autant pour moi, des signes de fatigue, il me disait à sa façon qu'il était temps de lui donner sa ration d'huile et d'essence. C'est que ce saligaud tenait bien la boisson. Mieux que moi certainement.

 

 

 

 

 

 

 

Chat pitre
11
(ça y é mintenen je sé conté, mé pour laicriture fodra atendre le chat pitre suiven)


Arrivé sur le plateau un vrombissement me fit lever les yeux. Un hélicoptère, certainement intrigué par mon curieux moyen de locomotion, nous survola un instant, puis décrivant un large cercle il revint sur nous. Sur l'un des côtés de la carlingue je pouvais maintenant lire distinctement " FR3" .
-Et merde! fis-je un tantinet agacé. Pour passer inaperçu c'était réussi. Ce dernier, à croire qu'il n'avait que cela a faire, nous, enfin moi, me survola jusqu'à ce que j'atteigne ma destination.
De son côté, la miss Margot, comme si elle m'attendait, était là sur le pas des sa porte à me faire de grands cygnes, heu, non, de grands gestes.
-Alors mon cochon! C'est tout ce que tu as trouvé pour te distinguer.
-Me distinguer, tu appelles ça se distinguer.
-Toute la France à les yeux rivés sur toi, tu es la vedette. Tous doivent se demander comment tu n'as pas fini dans le fossé. Je dois reconnaître que si tu en as dans le pantalon tu ne sembles pas en avoir beaucoup dans le tête. Faut être sinistré de la toiture pour sortir par un temps pareil et de surcroît dans un tel équipage.  Ne prends pas cela comme un reproche, je suis étonnée voilà tout. En fait, après réflexion, venant de toi plus rien ne m'étonne. 
-Pourquoi être surprise, tu sais bien que je n'ai qu'une parole. Maintenant, si tu le permets, j'aimerais bien me mettre au chaud et ce n'est pas en restant dans le froid que je vais résoudre l'énigme de la tâche d'eau.
-Ah! Et tu crois que tu vas y arriver? La maison est hantée, c'est pas rare dans la région tu sais.
-Arrêtes tes salades miss, ta maison n'est pas plus hantée qu'il y a de monstre dans le Look Ness.
Je vais te raconter une histoire qui m'est arrivée, il a de cela près d'un demi siècle. (Merde! C'est vrai que l'horloge du temps tourne, un demi siècle déjà! Enfin.)
La scène se passe sur les bords de la Méditerranée, dans le port du Barcares plus précisément. En compagnie d'un ami nous pêchions par un après-midi de fin Septembre. Bien que l'été, pressé par l'automne, s'en fut allé, le soleil était encore chaud.
-Qu'est-ce que tu viens me faire chier avec ta pêche à la con, me coupa la miss un peu agacée.
(D'ordinaire je mets un tantinet mais bof! Un peu, ça fait bien aussi, non? De plus ça fait gagner deux lignes! Eh oui! Y a pas de p'tit profit (terolles).
-Attends un peu, tu as bien cinq minutes. C'est simplement pour t'expliquer que dans la vie tout n'est pas noir noir ni blanc blanc. Donc nous pêchions.
-Oui c'est ça, repris la miss, donc vous pêchiez.

Faisant mine de ne pas avoir entendu, quoique j'eu une rime toute trouvée  pour " donc vous pêchiez".    
-Donc, comme tu me l'as, à juste titre, fais remarquer, nous pêchions. Faut dire que de poissons ils n'y avaient point mais tout à coup Alvares, oui! mon ami qui se nommait ainsi, me fit remarquer qu'il y avait au beau milieu du port une tortue et il insista si bien sur le fait que la soupe à la tortue est délicieuse que nous tentâmes de l'accrocher avec nos lancés. Tu parles, c'était impossible. Il insista encore tant et si bien que je décidais de me mettre à l'eau. L'eau n'était pas à la température idéale, enfin. Faisant de la plongée depuis bien des années, rejoindre la tortue ne fut qu'une formalité. La tortue en question était un attrape con, et pour l'heure le con, c'était moi.
Un imbécile s'était amusé à peindre, sur un pneu, la carapace d'une tortue. De loin l'illusion était parfaite.  Comme j'avais pris soin de tenir le bout de la ligne de mon ami et que ce dernier laissait se dévider son moulinet je pus donc accrocher la "tortue". La suite est facile à imaginer, à mon signal il se mit rembobiner sa ligne. Vu la taille du pneu il en avait pour un sacré bout de temps. Sa canne pliait à la limite du possible, mais moins d'une heure plus tard, alors qu'il se voyait déjà en train de cuisiner sa tortue, il se rendit enfin compte de la supercherie. La raison l'emporta tout de même sur sa colère et il accepta de bon coeur qu'il n'y avait pas de raison que je sois, dans cette histoire, le seul dindon de la farce. Mais dans tout ça il devait y avoir quelqu'un qui devait bien rigoler.
Alors tu vois miss, tout cela pour te dire que dans toute chose il y a une explication. Donc, si tu le veux bien montres moi où cela se passe.
Elle m'expliqua avec moult détails que cette tâche d'eau revenait inlassablement.
-Alors, finit-elle par conclure, qu'en penses-tu, toi, le monsieur je sais tout.

J'aime assez cette appellation "le monsieur je sais tout" même si ça fait prétentieux, j'aime bien, si si c'est bien et lorsque cela ne coûte rien pourquoi s'en priver.
-Eh du calme ma mignonne! D'abord tu sais ce qu'il te dit le monsieur je sais tout?

J'inspectais la table de télé, le plafond. Tout laissait penser à la présence d'un esprit surnaturel. Machinalement je touchais le câble de l'antenne, oui, celui qui se connecte à la télé et à ma grande surprise, la prise était mouillée.      
Tiens me dis-je, (ce n'est pas que je sois fada mais des fois je me dis des choses) donc, me disais-je à c'est instant: mais c'est bien sûr!
-Miss! Sans vouloir te commander, tout en te commandant, j'aurai besoin de deux choses: une bassine et un gin.
-Pour la bassine, pas de problème! Mais pour le jean je ne sais pas si j'aurai ta taille!
-Mais qu'est-ce que tu délires, la gamine! La bassine c'est pour la télé, le gin c'est pour ma gueule? Si tu n'as pas de gin c'est pas grave. Un gin fera l'affaire.

Sans répondre et encore moins sans comprendre elle m'apporta une bassine et repartit direction la cuisine. De mon côté j'eu envie de pousser un "cocorico" de satisfaction car j'avais vu juste. Le câble de l'antenne se trouvait dans la bassine à l'instant où la miss revenait avec le gin:
-Non mais t'es pas un peu con sur les bords. Le fil dans la bassine et ça va te donner quoi, gros malin!
-A moi, rien! Mais regardes plutôt au lieu de ricaner comme une vieille hyène qui a trouvé un peigne.
-Merde! Fit-elle à deux reprises avant de s'enfiler le verre de gin. C'est pas possible! J'ai l'eau courante dans la télé! En clair ça donne quoi?
-Rien, la seule chose c'est de l'eau et pas du pétrole. Bon voila ce que je pense: ton câble, comme tous câbles qui se respectent, vient du toit. Du toit où se trouve qui? L'antenne! Donc ce fil passe dans le dormant de la fenêtre. J'en déduis donc qu'a un certain endroit il entre en contact avec la gouttière et avec le frottement il s'est formé un trou et c'est par là que passe l'eau. Tu vois qu'il n'y avait pas lieu de crier au fantôme. Maintenant que le mal est trouvé passons au remède: du scotch et une échelle.
-Je ne voudrais pas te vexer, me dit-elle, mais je te signale tu as déjà eu un gin, n'as-tu pas peur qu'un scotch ça fasse trop?
-Eh la star, premièrement le gin c'est toi qui l'a bu, deuxièmement le scotche c'est pour boucher le trou du câble afin que l'eau ne rentre plus dans la maison. Ai-je été assez clair ou faut-il des sous-titres?
-Ne te fâches mon lapinous, si l'on ne peut plus plaisanter!
-Ah! Parce que tu plaisantais en dix ans, hein? Tu vois! Tu me fais écrire des conneries! Oui, lorsque tu disais que ta maison était hantée. Tu plaisantais certainement?
-Bon, un point pour toi. Tiens! le voilà ton scotch.
Ô seigneur! qu'est-ce que je viens faire dans cette galère. Tu demande un Gin, l'on te répond que l'on n'a pas ta taille en magasin. Lorsque l'on te porte enfin le Gin ce n'est pas toi qui le boit. Tu demande ensuite un scotche, l'on te porte un whisky. Bon, du calme et reprenons.
-Bon miss, sans te vexer je n'ai pas toute la journée. J'ai un métier, moi! Je ne sais pas si tu as vu le temps qu'il fait. A ce train là dans une heure c'est un mètre de neige qu'il va y avoir. Alors je te bouche ton trou et je me remets en route. D'accord?
-Ok mec! Tiens le voilà ton rouleau de scotche, pour l'escabeau il est sous le hangar.
-Ah! Pour ce soir pas de télé, il vaut mieux attendre que le fil soit bien égoutté. Enfin c'est toi qui vois. Tiens, je te bise tout de suite, ce sera ça de fait et je n'aurais pas à venir re-dégueulasser ta moquette. Surtout fait bien attention à toi. Si le temps s'arrange je reviendrais ce soir. Mais là je ne te promets rien.

Après que j'eu colmaté la fissure du fil je repris le chemin du retour sous le regard amusé de la miss qui, sachant que de fantôme dans sa maison il n'y avait point, faisait mine de danser la gigue derrière ses carreaux.

 

 

 

 

 

 

Chat pitre
quelconque
ou douze (allez savoir!)

 

Maintenant que le ciel se dégageait la température chuta de plus belle mais cela n'empêcha point mon coursier d'avaler les kilomètres les uns après les autres.

Plus loin, au détour d'un virage, j'aperçus une voiture dans le fossé. Tiens, me dis-je, c'est certainement un fou, il n'y a qu'eux(et moi) pour sortir par un temps pareil. Arrivé à la hauteur du véhicule je crus voir, derrière les vitres embuées, une forme. Comme je m'arrêtais afin de m'en assurer la portière s'ouvrit sur un homme visiblement à demi congelé.
-Bonjour! Où donc allez vous comme cela?  Me dit-il.
-Où voulez-vous donc que j'aille si ce n'est chez moi, au bourg voisin. Mais si je peux vous rendre service et si vous n'êtes pas pressé, grimpez, en se serrant un peu ça devrait le faire.
-C'est super sympa à vous. Je n'habite pas très loin, fit-il en claquant du bec.

Sitôt qu'il eut pris place à bord de mon palace je remis lentement les gaz et roule ma poule, sur le chemin du retour.
Je peux vous confier sans honte que dans cette aventure la seule satisfaction que j'en eu tiré, ce fut ce passer quasiment inaperçu. Enfin, que je croyais.
Un petit kilomètre plus loin, me tapant sur l'épaule, je ne vous dirais pas laquelle et puis l'on s'en fout, l'homme me cria qu'il était arrivé. (S'il cria ainsi, c'est rapport au bruit du moteur dont l'échappement est quasiment libre.)
-Vous allez bien prendre le temps de boire un p'tit canon!.

Au point où j'en étais j'acceptais de bon coeur.
-D'accord, mais cinq minutes pas plus, il se fait tard.
Après deux bons calva, (bons, d'accord, mais sacrément tassés)
les cinq minutes s'étant transformées en trente je repartis alourdi  de deux bouteille du même breuvage en guise de remerciement puis, je me lançais à l'assaut du dernier raidillon avant de plonger dans la vallée. Lorsque je dis: je m'élançais, faut pas croire tout ce que je raconte. C'est plutôt péniblement que je grimpais le dernier raidillon et c'est là que mon destrier ne trouva rien de mieux que de me lâcher dans la montée. Si j'avais bu deux calva, le bougre voulait sa part. Deux litres d'essence et un litre d'huile. Un litre d'huile de vidange certes, mais un litre tout de même. Après que j'eu désaltéré le goinfre, j'achevais tant bien que mal le trajet retour.
-Ah! Cette fois-ci, bien que personne ne remarqua mon arrivée, je fus accueilli  sèchement par qui vous devinez.
-Ah tout de même! Tu ne vas pas me dire que tu as sorti ton engin de malheur?
-Si pourquoi? Je me suis dit qu'un petit peu d'air frais lui ferait grand bien.
-Et si ce n'est pas trop te demander, où donc étais-tu passé depuis ce matin?
-Oh tu sais il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Après que Mister Al et sa petite famille sont repartis je suis allé faire un tour dans la campagne.
-Avec ton machin! Mais t'es dingue mon pauvre ami.

Aie! Lorsqu'elle emploie l'expression "mon pauvre ami" c'est que l'orage gronde et lorsqu'il gronde, l'orage, ne vous en déplaise, c'est la merde.
-Ecoutes je vais tout te raconter.
-Il n'y a rien a raconter, il y a une femme là dessous! Avoues au lieu de raconter n'importe quoi.
-C'est bon, t'as gagné, j'avoue. Il y a bien une femme là dessous, mais si tu veux bien m'écouter j'ai une excuse.
-De quoi! Monsieur s'envoie en l'air avec une greluche et il a une excuse! La quelle je te pris?
-Si tu veux bien te calmer un instant! Tu vas voir qu'il n'y a pas de quoi fouetter le chat.
-Laisses donc le chat tranquille veux-tu! Alors je t'écoute.

Acculé, je fus bien obligé de tout lui raconter. N'en croyant pas un traître mot elle finit par la conclusion suivante:
-Et c'est là que la marmotte emballe le chocolat dans la feuille de papier d'aluminium!
-Voilà! Ajoutais-je, tu as tout compris.
-Arrêtes de te foutre de ma gueule en plus.
-Mais voyons je ne me le permettrais pas et d'ailleurs j'ai la preuve que tout ce que je viens de te raconter est vrai. C'est la vérité vrai!
-Ah! Fit-elle surprise, et qu'est-ce que tu vas sortir de ton chapeau cette fois-ci?
-Tout, ou presque, est écrit, enfin frappé, sur mon micro. C'est en voulant effrayer Margot: la nuit, alors que tout est calme et que dehors la neige tombe à gros flocons, que dans le lointain la cloche du village voisin vient de sonner minuit et bla bla bla.......
-Bon, admettons, coupa-t-elle sèchement. Peux-tu me dire comment va se terminer cette histoire de fou? Si je dis fou c'est parce que pas plus tard que tout à l'heure FR3 a passé des images de la région sous la neige et devines qui j'ai cru reconnaître
-Non! La coupais-je à mon tour, ils ont osé, ah les fumiers! Ils auraient au moins me demander mon avis!
-Alors que tu crois être bien tranquille dans la nature, dans la neige et le froid, tu passes à la télévision.  Elle est pas belle la vie!
-Dis voir un peu, les pubs à la télé il te faudrait les oublier un peu, la marmotte, elle n'est pas belle la vie!.
-Ah ça! C'est la cerise sur le gâteau! Monsieur joue les stars dans la neige et en plus mossieur veut me faire la morale. Tu ne trouves pas que tu pousses le bouchon un loin. Cette nuit c'est milord l'anglais, sorti de l'on ne sait où. Qu'est-ce que tu vas trouver pour ce soir.
-Ah! Ce soir c'est que justement je suis de sorti et qui plus est, devines avec qui. Non! Tu ne vois pas?
-Non! Et comment veux-tu que je le chasse.
-Que tu le saches, crus-je bon de rectifier.
-Oh si tu veux! Et qu'allez donc vous faire dehors par un temps pareil?
-Je te l'ai déjà dit, l'on va tenter de tirer au clair l'histoire que je t'ai raconté.
-Ah parce que tu crois que ton anglais va venir ce soir?
-L'on peut bien rêver. S'il ne vient pas c'est que j'aurais affaire à un nain gras  voila tout. (Quoi! Qu'est-ce qui ne vous plaît encore? Il y a assez de ma femme qui m'engueule sans que vous trouviez bon de venir en remettre une couche. Au moins attendez que la première soit sèche. Alors qu'est-ce qui ne vous plaît donc pas. Vous pouvez y aller, aujourd'hui je suis blindé, alors vous gênez pas, c'est moi qui régale.  Je vous écoute, que je relise mon texte! Ca va pas la tête! Que je relise tout? Le paragraphe seulement!)

Après avoir relu depuis le début je dus me rendre à l'évidence, une erreur s'était, à mon nain su, glissée dans le texte.
-Vous avez raison, je m'excuse de vous avoir, quelque peu, agressé et pour vous prouver que vous n'avait pas affaire à un nain gras je vais tout de suite rectifier. Non, là, je plaisantais.
-Donc s'il ne vient pas c'est que je me serais trompé sur son compte et, pour vous faire plaisir, que j'ai affaire à un ingrat.     

-Bon, je veux bien admettre que tu lui as rendu service, mais j'en connais pas beaucoup qui en eut, par un temps pareil, fait autant. Tu sais de nos jours c'est, malheureusement, chacun pour soi et dieu pour tous.
-Que veux-tu, c'est dans ma nature et l'on ne se refait pas. Changer oui, mais si c'est pour être pire je n'en vois guère l'intérêt. Bon l'on cause, l'on cause et le travail ne se fait pas. Je vais glisser jusqu'à l'atelier et pour ce soir l'on verra bien.
-Allons, ce n'est pas sérieux. Anglais ou pas anglais tu ne vas pas sortir.
-A vrai dire je n'en ai guère envie car vois-tu, ce soir j'avais d'autres projets en tête.
-Ah! Fit-elle intriguée, et quoi donc?
-Ben vois-tu, je me suis dit que repartir oui, mais dans des aventures, comment dire .... sexuelles si tu vois ce que je veux dire.

Du tac au tac elle rétorqua:
-Bon, si tu sors tâches au moins de bien te couvrir.
-Sois sans crainte, et sur le ton de la chanson "petit papa noël" j'ajoutais " car dehors il va faire si froid".
-C'est ça! fout toi de moi, idiot!

Dans la vie il faut savoir faire, comme l'on dit, profil bas et j'avoue que dans ce domaine je passais pour un expert. En clair je passais pour un faux cul. 

 

 

 


Chat pitre
14
(vous allez dire qu'il en manque un, ben oui quoi! Je suis superstitieux, j'ai le droit, non?)

 

Ayant regagné l'atelier où, sans pour cela y faire moins froid, il y faisait pas plus chaud. Oui je sais, monsieur De La Palisse, en son temps, en eut dit tout autant. Donc j'entrevoyais mille et mille solutions pour mener à bien ma virée nocturne. De plus je ne voulais pas passer toutes mes nuits a faire le pitre. Rendre service c'est bien, mais tout de même il y a des limites à ne pas dépasser.    
Penché sur mon établit je me mis à imaginer des solutions plus folles les unes que les autres lorsque mon regard se posa sur l'énorme ventilateur que j'utilise l'été lorsqu'il fait trop chaud.
-Eurêka! M'écriai-je à voix basse. Crier à voix basse c'est pas évident. N'allez surtout pas le répéter, l'on me prendrait pour un fou, quoique des fois je me demande s'il n'y a pas un peu de vrai.
Ces énormes palles pour peu qu'elles tournent suffisamment vite pourraient certainement avoir la puissance voulue pour me propulser sur la neige. Si sur le plan pratique l'idée semblait bonne elle était, cependant, irréalisable et pour cause: le ventilateur, a supposer qu'il fut assez puissant, pour fonctionner a besoin d'énergie. Donc l'usage d'un groupe électrogène (en plus c'est pas drôle, c'est bien connu, si dans le groupe il y a Eugène là où il y a de la gène y pas de plaisir. Je sais, je sais, c'est un peu tiré par les cheveux. Peu importe, j'en ai plus.)
Donc, reprenons, il faut donc le groupe et pour ce dernier, une réserve de carburant. Ajouter à cela mon poids, non fallait pas rêver tout de même.
Sans m'en rendre compte, sans faire de bruit, la nuit était tombée. Je dis tombée mais en principe tout corps qui tombe fait, ou dois faire, du bruit et là, rien! Elle était donc venue sans faire de bruit, tout doucement. Avec tout ça mon travail n'avait pas avancé d'un poil.
Demain étant un autre jour, le travail ne se serait pas sauvé en mon absence.  En fait mon projet n'eu pas le temps de voir le jour pour deux raisons:
la première c'est que maintenant il faisait nuit, n'est-ce pas là une raison valable? Si vous êtes contre j'en parlerai à mon avocat.
La seconde fut le temps qui me manqua, c'est encore là une raison valable.
Si l'heure du repas avançait à grands pas, c'est à petits pas que je quittais l'atelier, tantôt marchand, tantôt glissant. La neige qui tombait depuis plusieurs jours avait enfin cessé. Le ciel dégagé laissait entrevoir une myriade d'étoiles. Hein? Combien d'étoiles fait une myriade? C'est là la question que vous vous posez?
Rien de plus simple, comptez-les vous même! Non mais des fois!

A l'heure du repas, que fait-on? L'on passe à table et c'est ce que nous fîmes ma petite famille et moi. Vous me croirez si vous voulez mais dès la première bouchée avalée, devinez ce qui se passa: le carillon de l'entrée égraina sa douce mélodie "la lettre à Elyse".
Lorsque j'ouvris la porte je trouvais Al, de la neige jusqu'aux genoux, qui se frottait les mains.
-Entrez mon ami, lui dis-je en ouvrant la porte.

Après avoir échangé une longue poignée de mains, je dis longues parce que Al ne voulait pas me lâcher.
-Alors mon ami quel bon vent vous amène? Lui demandais-je un peu hypocrite.
-Vous m'avez aidé, aujourd'hui je viens payer ma dette, normal, non?
-Vous savez Al je ne sais pas si c'est bien raisonnable de sortir par un temps pareil.
-C'est le moment, la neige ne tombe plus. Il faut en profiter avant que le temps change. Même si le ciel est dégagé la météo n'annonce rien de bien bon.  Je ne sais pas si vous avez pris la route aujourd'hui, ça glisse.
Sautant alors sur l'occasion, j'ajoutais:
-Raison de plus pour ne pas prendre de risques.
-Des risques! Vous voulez rire, mon 4X4 est lourd et il tient bien la route.
-Ah! Fis-je d'un air ironique, et cette nuit, dans la rivière?
-Ah! Cette nuit! Je roulais un peu vite c'est vrai et ce n'était pas le même véhicule que ce soir, de plus je ne connaissais pas la route.

Comme il semblait avoir réponse à tout, rangeant mes arguments, je l'invitais à partager la soupe, ce qu'il accepta de bon coeur.
Entre deux cuillerées il nous raconta en quelques mots ce qu'était son  existence. Le bougre d'animal n'avait pas l'air malheureux, directeur d'une grande banque Londonienne il passait le plus clair de son temps a voyager. L'excursion de cette nuit allait, selon ses termes, mettre un peu de pigment dans la monotonie de sa vie. Jouer les espions ou les détectives avait l'air de le ravir.
Il refusa même le dessert que ma femme lui proposa afin de se lancer au plus tôt dans l'aventure.     
Faut dire aussi qu'il était déjà presque dix heure au carillon. Personnellement j'eusse bien resté au chaud à regarder les flammes dévorer les bûches dans l'âtre.  Mais voilà, il était là a piailler d'excitation comme une vieille poule. Je dis souvent: quand faut y aller, faut y aller et puis plus vite parti, plus vite revenu, alors y faut y aller. Tentant une dernière démarche je lui fis comprendre que notre homme n'allait pas sortir ce soir. Rien n'y fit, mais sa remarque fut judicieuse.
-Mon cher Pol, si cet homme sort la nuit dans la tempête (de joie, oh si l'on ne peut même plus rigoler un peu, où va-t-on? Surtout entre amis. Tiens, à propos, non pas des amis, mais des pets. Savez-vous pourquoi les pets sont odorant? Non! Vous ne savez pas? C'est pourtant simple, c'est tout simplement pour que les sourds puissent en profiter. C'est pas drôle? Tant pis, forcez- vous).  C'est justement sa remarque qui me fit réfléchir.
-Donc, dit-il, si l'homme sort la nuit c'est qu'il a de bonnes raisons (oh punaise de punaise! Comment n'y avais-je pas pensé) et celle qui me paraît être la meilleure, c'est l'amour! Notre homme est amoureux et il n'ose pas se dévoiler en plein jour. Peut être est-il vieux, laid, timide, vas savoir. Allons y, ainsi nous seront fixés.

Que répondre? Si ce n'est qu'aller de l'avant.
-Ok! Al vous êtes sûr de vouloir prendre votre voiture?
-Ecoutes mon ami, je n'en suis pas sûr mais au actualités régionales l'on a vu un type dans un drôle de véhicule et sais-tu a qui ressemblait ce drôle de type?
-C'est bon Al, j'ai compris. L'on prend ta voiture.
Chaudement emmitouflés dans nos parkas nous nous rendîmes là où sa voiture était garée.
-Tiens Pol, me dit-il en me lançant ses clés, prends le volant ce sera plus prudent. Lorsque je connais la route, ça va. Mais là tu connais, moi pas.

Oh seigneur! Qu'était-ce donc ce véhicule? Pour sûr qu'il devait tenir le pavé.
Des roues qui m'arrivaient à la taille, des dessins profonds de deux pouces, et jumelées à l'arrière. Une chaise m'eut été nécessaire pour grimper à bord. J'avais l'air d'un nain rapport au véhicule. Il m'avait tout l'air d'être un de ces supers command- car américain. Dés la portière refermée un bruit de succion attira mon attention.
-C'est la pressurisation, me dit Al comme si cela était normal.
-Pressurisation? L'on ne va pas décoller?
-Non, mais comme cela la clim est plus efficace.
-Ah!
-Bon, l'on y va Pol!
-Ok Al! Et c'est parti!

Pour être parti c'était parti et bien parti même. Malgré la hauteur de neige le "command-car" n'avait pas l'air de peiner. De ses six roues motrices et de sa direction assistée l'engin filait plus vite que de raison. Sans parler des quatre phares longues portées d'origines auxquels s'ajoutaient les quatre fixés sur le toit, l'on y voyaient comme en plein jour.
-Alors Pol, comment trouves-tu ton nouveau véhicule?
-Du tonnerre Al, du tonnerre. L'on dirait qu'il colle à la route.

Sur le moment "comment trouves-tu ton nouveau véhicule" ne me frappa pas plus que ça. Je pensais seulement qu'il s'agissait simplement d'une mauvaise interprétation anglais français.
Bien que, quelques kilomètres plus loin, je me sentais maître de cet engin je levais le pied. Inutile d'ajouter nos noms à la liste déjà trop longue des gens qui avaient terminé leur course dans le décors. De toutes façons, à l'allure ou j'avais roulé il était grand temps d'éteindre les phares et de se garer non loin de la maison de la miss.
-Al, si tu permets je vais passer un coup de fil à la môme Margot. Histoire de savoir si elle a du nouveau.
-Allô! Fis-je à vois base. Al me fit remarquer que le véhicule, outre d'être pressurisé, était insonorisé.
-Oui, répondit une voix mal assurée.
-Alors miss, comment vas-tu?
-Ce que j'aime le plus en toi, la scribouille, c'est que tu as l'art de poser la question qu'il ne faut pas, quand il ne faut pas. Bien sûr que non. Rien ne vas plus.
-Comment ça, rien ne va plus? Dois-je comprendre que ton visiteur est dans les parages?
-Des fois, comme tu as l'air de tout deviner, je me demande si ce n'est pas toi qui viens me foutre la trouille.
-Bon, c'est vrai, au départ c'était mon intention. Mais les choses ont évoluées  d'une telle façon que, moi même, je n'y comprends plus rien. Alors, que fait le guignol?
-Ce qu'il fait, tu veux savoir ce qu'il fait alors que tu es certainement bien au chaud au coin de la cheminée.
-T'as raison, je suis devant la cheminée. Je me suis mis une cassette "la nuit des loups-garous" et tiens toi bien, j'ai débouché une vieille bouteille de marc. Tant pis si demain je suis cuité. Mais que fait donc ton visiteur?
-Qu'est-ce que ça peux te faire grand con! Tu promets, tu promets et quand ça merde mossieur me laisse tomber;
-Merde! M'écriais-je en regardant Al, la conne! Elle a raccroché!

Aussitôt je recomposais son numéro.
-Oui, dit-elle après avoir décroché, qu'est-ce que tu me veux encore!
-Que tu m'écoutes deux secondes, s'il te plaît! Primo je ne suis pas le connard que tu supposes, ensuite je n'aime pas que l'on me raccroche au nez. Tu voulais entendre que j'étais bien au chaud chez moi alors que l'autre cloche était devant chez toi, alors pour te faire plaisir j'ai dis ce que tu voulais entendre.
Pour ta gouverne je suis, avec mon pote Al, dans un engin venu d'une autre  planète, à moins de deux cent mètres de chez toi. Alors je te repose la question: que fait-il?
-Ce qu'il fait! Tu veux savoir?
-Bon allez accouches, l'on ne va pas y passer la nuit!
-Ce qu'il fait! Ce con est là, dehors.
-Oui! Je sais qu'il est là dehors, mais que fait-il?
-Ce qu'il fait, il me joue la sérénade!
-Quoi! M'écriais-je, il fait quoi?
-Oui, tu as bien entendu, il me joue la sérénade.
-Tu vois, il n'est pas si mauvais que ça.
-Peut-être, mais il y avait aussi les sirènes qui chantaient pour affoler les marins!
-Bon, ne bouges pas, l'on arrive et on va le coincer ton musicien (à sa mémère).
Puis me tournant vers Al:
-Al, notre copain est là-bas, il lui fait de la musique. Allons lui apprendre les bonnes manières.
-Pol, tu vois, je te l'avais bien dit que ça pouvait être un amoureux. Mais tu as raison, il faut, le coincer et savoir ce qu'il veut.
-Ok Al, mais pour le coincer il faut y aller molo.
-Molo? s'étonna Al.
-Oui, sur la pointe des pieds si tu préfères.
-Oh ok! Sur la pointe des pieds Pol.

En silence nous gagnâmes la maison de la miss. Enfin quand je dis sans bruit faut pas exagérer tout de même, la neige était si "croûtée" que chacun de nos pas se seraient entendus à dix lieux à la ronde si l'autre abruti n'avait pas eu l'idée d'apporter sa guitare. De plus il jouait et chantait aussi faux qu'il est possible de faire.
Le surprendre fut un jeu d'enfant et lorsque Al lui mit la main sur l'épaule il n'en fut pas autrement surpris.
-Alors, crapaud! Lui dis-je en lui  arrachant sa guitare des mains. Toi tu peux te vanter de nous avoir fait courir. Maintenant tu vas t'expliquer et pas plus tard que tout de suite! L'on n'a pas idée de venir jouer la sérénade en pleine nuit dans un mètre de neige. Bon, Al fait attention qu'il ne nous glisse pas entre les doigts. Je ne voudrais pas a avoir d'autres nuits a passer à la belle étoile.
Maintenant, je passe un coup de fil à ta conquête pour qu'elle nous ouvre la porte. Un bon café nous fera du bien.

Ayant composé son numéro je m'attendis au pire:
-Allô! Fit-elle agressive, vous croyez que c'est une heure pour venir déranger les gens?
-Tout doux ma belle, c'est moi, ton ange gardien!
-Me fais pas rire, pour un ange gardien tu n'es pas ce que l'on fait de mieux .
-Bon! C'est fini! Tu me laisses en placer une!
-Qu'est-ce que tu veux, vas-y, accouches!
-Fas bé en Bertrant, t'y rends en cagant!
-Quoi! fit-elle en levant le ton.
-Rien, dis-je. C'est seulement que si tu fais du bien à Bertrand il te le rend en chiant. Bon, écoutes-moi: je suis devant ta porte avec ton ménestrel. Ouvres! Avant que l'on finisse congelés.
-Quoi! Qu'est-ce que c'est que cette histoire de ménestrel?
-Ouvres te dis-je, lui dis-je.

Lentement, elle consentit, avec mille prudences, a entre-bailler sa porte.
-C'est bien toi, le scribouillard?
-Non! C'est le pape et lui, c'est la soupape, dis-je, encore une fois, en désignant Al. Allez, pousses-toi ma caille! Dehors ça caille!

Dès que tous trois nous fûmes dans la pièce la miss s'écria:
-Léon! Mais qu'est-ce que tu fais là?
-Du calme la miss! D'abord laisses-moi te présenter Al, c'est lui qui m'a aidé à coincer ton ménestrel du Dimanche.

Comme si nous n'étions pas là elle reposa, au sieur Léon, la même question que précédemment:
-Mais Léon que fais-tu là ?

Ne sachant quoi répondre je le fis pour lui:
-Mais que tu le connais le Léon?
-Oui, je le vois de temps en temps, au super marché. Il tient le rayon des fruits et légumes.
-Peut être, ajoutais-je, en plus des fruits et légumes c'est une couche de connerie qu'il tient. Si tu ne t'en es pas rendu compte, ton ami Léon est amoureux.
-Qu'est-ce que j'apprends Léon, tu es........ sa phrase resta en suspend puis, remise de sa surprise elle ajouta, Ce n'est pas vrai Léon, ce n'est pas de moi que tu es amoureux?
-Mais non voyons! Léon passait par là, il a vu de la lumière et il s'est dit: tiens et si je jouais un morceau. Allez Léon, aimer quelqu'un n'a jamais été un crime, alors avoues, c'est le moment ou jamais.

Puis me tournant vers Margot:
-Dis voir un peu miss, avant que messire daigne répondre, si tu nous faisais un petit café. Et, si d'aventure, tu rencontres le père Malgloire, invites-le.
Pendant que miss nous préparait de quoi nous réchauffer je fis face au gars Léon qui, tout seul dans son coin, n'en menait pas large:
-Alors mon mignon! Si tu nous racontais ton histoire. Avant toute chose laisses-moi te dire que ce n'est pas bien malin de s'introduire dans la vie des gens. Tôt ou tard l'on se fait coincer, ensuite il faut payer l'addition. Maintenant tu as tout intérêt à être convaincant.
-Qu'est-ce que vous me voulez! Je n'ai rien à vous dire!
-Du calme Léon, nous on veut simplement que tu nous racontes ton histoire, c'est tout. C'est pas compliqué!
-Vous ne pouvez rien contre moi!
-Attends Léon, tu n'as pas l'air de bien comprendre. Voilà plusieurs jours que tu viens la nuit jouer les terreurs, n'oublies pas que tu n'as pas été des plus polis au téléphone. C'est vrai que tu étais beaucoup plus bavard. Tes raisons sont les tiennes mais vois-tu, maintenant, c'est un peu les nôtres, aussi voilà ce que je te propose: tu nous racontes gentiment pourquoi tu viens ainsi la nuit et c'est tout. Dans le cas contraire je te promets des surprises.
-Et c'est toi, c'est toi qui veux me surprendre? T'as vu comme t'es gaulé!
-La question n'est pas là, grand con! As-tu vu le temps qu'il fait dehors. Imagines seulement, je dis imagines, dehors il fait au bas mot pas loin de moins sept ou huit degrés. Tu ne vois toujours pas où je veux en venir? Imagines encore que tu sois là, dehors, rentrant chez toi, chez toi, oui, mais à pieds. Et qui plus est, à pieds et à poils.
-Vous n'avez pas le droit! Hurla l'infâme Léon qui ne doutait de rien.
-Et si t'en crèves, parce que, mon petit bonhomme, tu vas en crever! Ce n'est pas moi ni Al qui allons verser une larme sur ton cas.

Maintenant le gars Léon faisait moins le malin et la vision de se retrouver en costume d'Adam dans la neige n'étant pas pour lui plaire il voulut répliquer, mais Al, jusqu'alors silencieux se leva et du haut de ses quasi deux mètres vint se planter devant Léon.
-Moi, dit-il avec son accent anglais, tellement anglais que l'on eut pu y accrocher son pardessus, moi, reprit-il, j'ai ma femme et ma fille qui m'attendent, alors je n'ai pas le temps de jouer au chat et à la souris. Je te donne dix secondes ensuite je te flanque dehors. Tu as de la chance que je sois gentil, Pol, lui, est un sauvage. Si tu ne veux rien dire c'est pas grave, tu t'en vas. Tu t'en vas certes, mais avant je te balance dans la rivière qui coule derrière la maison. Tu vas voir que rentrer chez soi trempé c'est pire que d'y rentrer à poils. Maintenant on t'écoute.

A cet instant miss revint avec un plateau qui fleurait bon le café chaud. Ayant pris la conversation en route elle voulut remettre les pendules à l'heures comme il est usage de dire:
-Oh! Tout doux les mecs, où donc vous croyez vous! Je suis encore ici chez moi et sort ou reste qui je décide! Non mais des fois!

C'en fut plus que je pus en supporter, aussi, avec le calme qui précède la tempête (et là ce n'était pas de joie), me levant je me tournais ver Al:
-Bon Al, je sais que la situation te dépasse un peu alors nous allons bien gentiment rentrer chez nous. ET TOI LA MISS, NE VIENS PLUS NOUS FAIRE CHIER!!!! POUR TES PROBLÈMES TU N'AURAS QU'APPELER LE GARS LEON!!! C'EST CLAIR???

Se radoucissant elle tenta de désamorcer la situation:
-Bon, excusez moi les gars, je me suis emportée. L'idée que vous flanquiez Léon à la rivière ma mise hors de moi.
-Tu veux régler le problème? Alors laisses faire Al!

La réaction de Léon nous surpris tous, tombant à genoux il saisit la main de la miss et lui dit d'une voix tremblante:
-Margot, depuis des mois, en silence, je vous aime. Chaque fois que vous venez faire peser vos légumes au magasin je vous regarde sans pouvoir trouver le courage de vous parler. De vous dire tout mon amour. Même si ce soir je suis contraints de vous avouer ce que mon coeur ressent ce ne sont pas des paroles en l'air.

Margot qui ne s'attendait pas à cette déclaration en laissa tomber son plateau et par la même occasion le café avec.  
-Mai enfin, s'étonna Margot, ce n'est pas sérieux Léon. Tout ce raffut pour m'avouer que tu m'aimes. Te rends-tu compte sombre cloche que tu aurais pu te faire tirer dessus. Il faut que je te dise que Paul, que tu vois là, n'était pas venu sans arme et qu'il était bien assez fou pour te faire un trou entre le deux yeux et ensuite te balancer au fond d'une carrière. Tu es passé à deux doigts de la catastrophe sacré couillon! Pas un seul instant tu n'as pensé que tu n'étais pas le seul a avoir des sentiments. Laisses-moi te dire encore une chose avant que je t'inflige moi même le châtiment que tu mérites!

Craignant le pire Léon se recroquevilla sur lui même. Faut dire, en passant, que la môme Margot est capable, dans ses colères, du meilleur comme du pire et je crois même que c'est dans le pire qu'elle est la meilleure.
Lentement, comme un chat jouant avec sa proie, s'approchant de Léon, qui avait repris place sur sa chaise, elle promena sa main sur son épaule en lui tournant autour sans mot dire, ce qui l'inquiéta de plus en plus.
Puis, sans que ce dernier n'eut le temps de réagir, l'enlaçant, elle l'embrassa avec une fougue insoupçonnée. Léon pensant qu'elle se jouait de lui, restait là, les bras ballant. Comme ce baiser ne semblait vouloir prendre fin Léon l'étreignit de plus belle ce qui arracha à Al un rire sonore qui, mit fin à leur ébats. Reprenant son souffle Margot lui chuchota à l'oreille:
-.................................   
Oui, si elle lui chuchota quelques mots à l'oreille c'est sûrement pour que nous ne puissions pas entendre. Vous dire ce qu'elle pût lui murmurer, à quoi bon, je  laisse à chacun de vous le soin de l'imaginer, d'autant plus que, moi même, je n'en avais aucune idée, enfin presque. Quoiqu'il en fut nous ne pouvions, Al et moi, quitter les lieux sans une petite mise au point, faute de ne pouvoir dire "une mise aux poings". Enfin il en était sûrement mieux comme ça, ainsi va la vie. Vas comprendre le femmes, pour ma part j'y ai, depuis longtemps, renoncé.
-Bon les amis! Les choses étant ce qu'elles sont j'aimerais bien aller me coucher, puis me tournant vers Léon j'ajoutais à son encontre. Dis moi un peu, trou duc, si nous n'étions pas venus te surprendre tu comptais continuer ton manège combien de temps encore?
-J'aurais, dit-il sans hésitation, ne vous en déplaise,
continué, mon manège,  tout à mon aise.
-Tiens donc, fis-je étonné, voilà en plus que mossieur est un tantinet poète. Te voilà bien servie Margot.
-Ca ne pouvait pas mieux tomber, j'adore la poésie. Et toi, grand fada, ne pouvais-tu pas venir me voir tout simplement?
-Ben, c'est que.........
-C'est que quoi, coupa sèchement Margot. Tu vas bien rentrer chez toi gentiment et demain l'on reparlera de tout cela. D'accord Léon?

Et avant même qu'il put donner son accord, elle rajouta:
-Et puis non! Pas question que tu t'en ailles. N'oublions pas que même s'il n'y a plus, dehors, de fou dangereux qui rode, il ne fait bon sortir. L'on doit, tout de même, admettre qu'il faut être un peu sinistré de la toiture pour, bravant les frimas de l'hiver, venir jouer la sérénade.

Léon qui, de toute évidence, ne semblait pas avoir tout bien compris déclara avec le plus sérieux du monde.
-Si tu veux bien, je te la réparerais la toiture. Je n'ai pas fait que  vendre des légumes, tu sais. J'ai été un peu couvreur.

Dans un fou rire général nous décidâmes, d'un commun accord, Al et moi même, de prendre congé de Margot et de Léon. Pendant qu'elle refermer sur nous la porte, nous l'entendîmes lancer à Léon:
-Mon p'tit père, couvreur ou pas, faut pas croire que tu vas me couvrir!

D'un pas rapide nous regagnâmes le 4X4 d'Al, je sais que ça fait bizarre de dire le 4X4 d'Al mais c'est comme ça et pas autrement. Pour ceux que ça peut  intéresser n'oublions pas que c'est moi qui écris et que j'en suis réduit à frapper avec mes moignons tans j'ai les doigts usés. Ne rigolez pas, d'ailleurs  je connais un tourneur sur bois qui me fera, si besoin est, des prothèses, si c'est possible. Quoiqu'il en soit, arrivé au 4X4 d'Al, je lui rendis ses clés qu'il refusa aussitôt:
-Tu connais la route mieux que moi, me dit-il, tu sais, une fois dans le fossé, ça me suffit.
-C'est comme tu voudras Al, alors en route!

Durant le trajet nous relatâmes, tour à tour les derniers événements et ce fut Al qui le premier donna son avis:
-Quand je pense que le bougre préférait se geler, au risque de recevoir un coup de fusil, et tout cela de peur de lui avouer ses sentiments en plein jour.
-C'est ça l'amour mon vieux Al, quand ça vous prend. De plus que, d'après ce que l'on a pu constater, Margot n'était pas insensible à la déclaration que lui fit Léon et je dirais plus, elle semblait éprouver quelques sentiments à son égard.
-Comme quoi, reprit Al, tout est bien qui finit bien.

Non loin du village mon portable sonnant  mit, pour un temps, fin à nos élucubrations.
Ayant pris soin de ralentir je répondis:
-Allô!
La voix que j'entendis alors me fit sursauter. Comment était-ce possible?
-Alors, fit la voix sur un ton moqueur, me croyais-tu suffisamment cloche pour sortir la nuit.
-Ecoutes Léon! Si tu te crois drôle, ça ne me fait pas rire. Mais pas rire du tout!
-Pourquoi m'appelles-tu Léon? Mais je crois que tu as raison, les plaisanteries des plus courtes sont toujours les meilleures aussi considères que je ne t'importunerais plus. Allez, salut! Te dire: à plus, serait déplacé.

Sans me laisser le temps de répliquer, le bougre d'animal, mit fin à la conversation.  

Enfin nous arrivâmes à destination. C'est alors que je restais stupéfait en entendant Al:
-Si ce n'est pas trop que de te demander un service, maintenant que je n'ai plus de véhicule, j'aimerai que tu me raccompagnes jusque chez moi. Ca ne sera pas long, c'est juste au village voisin.

Sans avoir réalisé ce qu'il venait de me dire concernant son véhicule je répliquais:
-Ce n'est pas que je sois contre, mais dit moi Al, qui me raccompagnera ensuite? L'idée de me payer quatre kilomètres à pieds ne m'emballe pas vraiment.
-Mais qui te parles de te raccompagner, aurais-tu peur, seul, la nuit?
-La question n'est pas là Al mais qui va te ramener le 4X4?
-Le 4X4! Mais personne mon bon ami, personne.
-Comment ça, personne!
-Tu ne comprends pas vite Pol.
-Si, et c'est bien ce qui m'inquiète.
-Qu'est-ce donc qui te poses problème? Que je t'offre mon auto ou que tu te demandes où est le piège.
-Ben mon cher Al tu as tout compris.
-Rassures-toi Pol, de piège il n'y en a aucun. C'est seulement que j'aime récompenser celui qui m'a rendu service au moment où j'en avais, moi et ma famille, le plus besoin. Une petite chose Pol, tu dis que tu es mon ami, alors prouves-le en acceptant ce petit cadeau. Si tu veux tout savoir, c'est ma femme qui en a eu l'idée et si je rentre avec l'auto elle va me faire la gueule tout le restant du séjour. C'est ça que tu veux?
-Non bien sûr, mais quand même. C'est que je n'ai pas l'habitude que l'on me fasse de tel cadeau.
-Ne t'en fais pas, j'en ai d'autres.
-Comment ça, d'autres. Serais-tu riche à millions?
-Oui, l'on peut dire ça comme ça.
-Bon, dans ce cas et pour faire plaisir à ta femme je veux bien accepter mais pour les papiers comment fait-on?
-Tout est prévu, dans la boîte à gants il y a tout ce dont tu as besoin.

Tout était prévu, tout était prévu, comment il y va le père Al. C'est que moi je n'avais rien prévu du tout. Que pouvais-je donc faire si ce n'était que d'accepter.
Rompant le silence qui venait de s'installer Al me fit signe de tourner à gauche, ce que d'ailleurs je fis et là, derrière une haie de cyprès ou quelque chose de ce genre, je découvris sa demeure. J'en restais muet de surprise. Sa petite maison, comme il avait l'air de dire, ressemblait, a s'y méprendre, à un manoir du siècle dernier. Dire dans quel état elle se trouvait, étant donné qu'il faisait nuit, était difficile a estimer. Lorsque, en guise d'au revoir, il me demanda comment je trouvais sa demeure, un instant j'eu craints le pire. Il n'allait tout de même pas, par dessus le marché, m'offrir sa maison. Dans la foulée pourquoi pas sa femme en prime. Mais c'était uniquement pour dire quelque chose.
Ayant pris congé d'Al, non sans l'avoir prié de venir dîner un soir chez moi, je m'empressais, autant que l'état de la chaussée me l'eut permis, de regagner mon logis.
 
Bien que j'eu du mal à réaliser qu'en une soirée j'avais, enfin on avait, résolut le mystère de l'homme de la nuit et que l'on m'eut offert un 4X4 en excellant état, une pensée, cependant m'obsédait: l'homme de la nuit que je pensais être Léon m'avait téléphoné et il n'y avait de cela pas moins d'une heure. Qui était- il et que me voulait-il réellement? Cette obsession allait croissant au fil des kilomètres si bien que stoppant au bord de la route je décidais, malgré l'heure plus que tardive, d'en avoir le coeur net et pour cela j'appelais Margot.
Son accueil ne fut pas des plus chaleureux:
-Allô!, fit-elle.
-Salut Margot, c'est Paul,
-Ah non! Tu ne vas pas recommencer! Tu as vu l'heure qu'il est?
-Oui, mais tu ne vas pas me faire croire que tu dormais déjà.
-Qu'est-ce que ça peut te foutre que je dorme ou pas. Qu'est-ce que tu veux!!
-Voilà, Je t'appelle au sujet de Léon.
-Quoi Léon! Qu'est-ce que tu lui veux à Léon?
-Ben, c'est que c'est pas facile à dire.
-Bon accouches! J'espère que tu n'en ai pas tombé amoureux ou  que tu ne m'appelles pas pour me faire une scène?
-Non, c'est seulement que je voudrais savoir si après notre départ il a téléphoné et, maintenant, où est-il?
-S'il a téléphoné, je te dis non! Maintenant, pour savoir où il se trouve, tu n'as qu'a faire travailler tes méninges. Salut! j'ai du lait sur le feu.

Bien bien bien, me dis-je en redémarrant, comme c'est marrant, ce soir tout se barre en c..... heu non, en quenouille.
Malgré tout l'affaire de l'homme de la nuit, dans mon esprit, n'était toujours pas résolue et............. la serait-elle un jour? 

 

Faim.  Heu..... Fin..... Enfin..... peut être!!!

       
 
    

 

crayonmagique    
 

 


    
     

 

   

 

Commentaires

pandora necklace le 23-03-2011 à 09:39:18
bon jp toutes mes excuses je n ai pas finis de lire mais comme pandora necklace d'ab super je vais au lit et des que possible je reviens vous lire bien amicalement blandine
Anaflore le 28-12-2010 à 20:17:20
que deviens tu je profite de cette fin d'année pour relire mes commentaires et souhaiter que pour toi 2011 soit une belle annéeNine
bd le 21-11-2010 à 23:05:10
bon jp toutes mes excuses je n ai pas finis de lire mais comme d'ab super je vais au lit et des que possible je reviens vous lire bien amicalement blandine
anaflore le 26-10-2010 à 16:35:19
coucou bon me revoilou .......
anaflore le 02-09-2010 à 18:07:44
beaucoup à lire je reviendrais lol suis toujours un peu en vacances